De cette date aux premières heures de la décennie en cours, les judokas maliens ont sillonné les 4 coins du globe de l’Afrique à l’Europe, de l’Amérique à l’Asie même en océanie, à la recherche de médailles et de stages. Les judokas maliens ont porté des médailles presque partout où ils sont passés, la plus en vue étant celle de Ibrahim Guindo aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, la seule engrangée par le Mali.
Tout cela a été possible grâce à un travail de fonds mené par les dirigeants de l’époque avec la détection de jeunes talents, la redynamisation des anciens, la formation continue de tous, y compris l’encadrement technique et le corps médical. Bref, le judo malien faisait la fierté de son peuple. Mais depuis deux ans maintenant, cette flamme semble s’éteindre définitivement sans que le porteur arrive à destination.
Il y a moins de compétitions aussi bien au niveau international qu’au simple plan local.
Alors, plusieurs observateurs se posent la question logique : où est passé le judo ? Les plus pessimistes se donnent la réponse la plus logique possible : il est mort de sa belle mort.
Tel n’est pas l’avis de Papa Seyan Kéïta, l’actuel président de la Fédération malienne de judo Jiu-Jitsu et Kurash, élu par consensus à la dernière Assemblée générale en novembre 2004.
«Le judo vit aujourd’hui plus qu’hier. Mais seulement, nous avons rompu momentanément avec le tintamarre qui enflamme les foules sans faire d’étincelles durables. Nous sommes en train de faire un travail de fond en vertu du principe de l’efficacité dans la discrétion. C’est pour sauter, sans retomber à mi-hauteur, que nous avons marquer sciemment le coup d’arrêt médiatique. Mais suivez-nous dans les prochains mois…» nous a confié le contrôleur des douanes qui nous a reçu à son domicile.
En terme de travail de fond, Seyan nous affirme que lui et son équipe ont déjà sillonné tous les dojos de la capitale pour voir de visu l’état des salles et recueillir les problèmes des élèves, des maîtres et des responsables de salles.
Auparavant, le bureau fédéral avait initié du 27 au 29 décembre 2004, un stage d’arbitrage au profit des arbitres de la ligue de Ségou ; 20 stagiaires dont 5 filles ont bénéficié des connaissances de Me Raymond Coulibaly, ceinture noire 5e dan, arbitre mondial et de Me Bréhima Tolo, ceinture noire 2e dan, arbitre UAJC.
10 stagiaires ont reçu le diplôme d’arbitre stagiaire, 9 le diplôme d’arbitre de ligue et 1 seul celui d’arbitre national. Il s’agit de Daman Diatigui Diarra. D’autres stages d’entraîneurs et d’arbitrage sont prévus à Bamako.
Tout récemment, du 5 au février 2005, quatre (4) judokas maliens de la diaspora ont participé au Tournoi international de judo de Paris : Mamadi Sangaré, Boureima Mariko, Tiefing Sissoko, Mohamed Camara, Kader Dabo a, lui, suivi un stage pendant la même période.
Le bureau fédéral profite également de la période actuelle pour renforcer les capacités dans les grandes villes où le judo est implanté à savoir Kidal, Tombouctou, Gao, Sikasso, Ségou, Kayes et Koulikoro. Mais d’ores et déjà, le programme de compétitions pour la saison 2004-2005 est arrêté et Seyan promet de le respecter dans la mesure du possible.
Le programme prévoit la participation du Mali à plusieurs tournois internationaux au Sénégal, en Tunisie, au Maroc, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Afrique du Sud, et en Roumanie.
Les compétitions nationales ordinaires à savoir les championnats et les coupes locales (N’Fa Simpara, Madiou Simpara, Cotecna, Djedy N’Diaye, Tranimex, FMJ, CNOSM) ainsi que des séminaires et stages vont meubler le reste du programme annuel. Aujourd’hui, le bureau fédéral a une préoccupation majeure : avoir des entraîneurs nationaux hautement qualifiés et pris en charge.
A ce propos, il propose le recrutement par le département des sports de Me Abdoul Aziz Théra et de Ousmane Camara. Le Ministre de la Jeunesse et des Sports en a déjà été saisi par une correspondance qui mentionne, en outre, deux autres doléances : trouver des stages de longue durée aux jeunes talents le plus tôt possible en prélude aux J.O. de Pékin 2008 ; octroyer un siège équipé à la fédération.
Le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, qui cherche des propositions concrètes de développement du sport malien, en est servi.
S.T Crépin – 25 février 2005