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ML043 01400 400001236589 77. C’est le numéro d’un compte bancaire ouvert à la Banque Nationale pour le Développement Agricole (BNDA) pour une collecte de fonds au profit des forces armées et de sécurité, engagées dans une guerre de libération du pays depuis le 17 janvier 2012.

C’est à l’initiative des sept chambres consulaires représentant le secteur privé malien que s’est engagée cette collecte de fonds. Il s’agit notamment du conseil national du patronat, de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture, de la chambre de commerce et d’industrie, de la chambre des mines, de la chambre des métiers, du conseil national des chargeurs et du conseil national des transporteurs.

jpg_collectif-2.jpgSelon le porte-parole du collectif, Bakary Togola, président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture, ces fonds sont destinés à accompagner le gouvernement à faire face à l’insécurité qui sévit dans le nord du pays. Il s’agit, précise-t-il, de soutenir les militaires qui sont au front, les familles des victimes ainsi que le retour des réfugiés. «Nous avons besoin de l’appui de tout le monde» a dit le président Togola affirmant que les dons «peuvent être de tout genre (matériel, nature, etc.)».

Les opérateurs économiques ont un regard méprisant sur le groupe sécessionniste du Mouvement National de Libération de l’Azawad. Ce sont des «apatrides» engagés dans une «tentative de déstabilisation du pays, orchestrée par les ennemis extérieurs du Mali», souligne le collectif des opérateurs économiques du secteur privé dans une motion de soutien à l’armée. «L’occupation, ne serait-ce qu’un mètre carré, du territoire est une remise en cause intolérable de l’intégrité du territoire du Mali» ont-ils indiqué.

L’objectif ultime de cette entreprise de déstabilisation, souligne les opérateurs économiques, est de freiner le processus démocratique du pays et endiguer son développement économique. Une situation que les maliens ne devront nullement accepter, conseille Bakary Togola.

Ledit compte a été animé par les sept chambres consulaires d’une valeur initiale de cent (100) millions de F Cfa. Au moins cinquante six (56) supplémentaires ont été collectés le mercredi 22 février 2012 à la faveur d’une cérémonie de lancement du compte. La salle des milles places du CICB était loin d’être pleine mais les initiateurs n’en démordent pas des engagements (une quarantaine) annoncés au cours de la soirée de lancement.

Les dons vont de l’espèce en nature. La société de télécommunication Orange-Mali a offert trente (30) millions de F Cfa, le promoteur d’une société de transports, Ibrahima Touré, lui, a contribué à hauteur de dix (10) millions. Le président du conseil national du patronat donne cinq (5) millions au nom de ses entreprises. L’organisation patronale des entreprises de construction et le réseau des femmes entrepreneurs consentent à donner respectivement deux (2) millions et un (1) million. Le président du conseil national des chargeurs, Ousmane Babalaye Daou, et celui du conseil malien des transporteurs, Youssouf Traoré, souscrivent, chacun, pour deux (2) millions. Boubacar Yafa, un autre opérateur économique, en a offert 1,1 millions.

Plusieurs autres contributions allant de dix mille (10 000) à cinq cent mille (500 000) ont été faites émanant de personnes anonymes à des groupements professionnels en passant par des sociétés et des particuliers. Le compte reste ouvert à la contribution de toutes les bonnes volontés. «Ce problème nous concerne tous» dit le collectif des opérateurs économiques.

Au-delà de ces contributions financières, Jeamille Bittar a mis une dizaine de cars «Bittar Trans» à la disposition de l’Etat pour le retour des réfugiés ; «tous frais compris», précise le promoteur de la société. Une vingtaine de tonnes de céréales a également été collectés dont dix (10) du président de l’APCAM.

Seydou Coulibaly

Le 23 Février 2012

© AFRIBONE