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Il y a une dizaine de jours, le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga a effectué une visite dans les différentes garnisons militaires de la capitale et le camp Soundiata Kéïta. En compagnie des ministres en charge de la Défense, de la Sécurité et de différents chefs militaires, le Premier ministre était allé s’enquérir de la situation des militaires dans les camps.

Kati, le camp des gardes, le Bataillon du Génie, la Base 100 de l’ex-base aérienne, le 33e régiment des commandos parachutistes ; ont tour à tour accueilli le Premier ministre et sa délégation. Comme il fallait s’y attendre, les échanges ont surtout été axés sur les conditions de vie et de travail des hommes en uniforme. Pour le reste, c’est le mystère. La délégation ayant tourné dans une certaine discrétion.

S’agissant de l’Ecole, le Premier ministre a déjà visité trois de nos régions (Kayes, Sikasso, Koulikoro). Il s’apprête pour Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal.
L’objet de cette tournée nationale est dit-on de trouver une solution définitive à la crise scolaire. Au-delà, Ousmane Issoufi Maïga est à la recherche d’un «contrat» entre tous les partenaires de l’école : administration, parents d’élèves, enseignants, élèves.

Au sujet du sport, le Chef du gouvernement a rencontré le dimanche dernier, l’ensemble du monde sportif. Il s’agissait pour Pinochet de «jouer» francs jeu avec les uns et les autres sur la crise de notre sport, singulièrement du football malien. Et les débats ont justement tourné autour du foot et des Aigles malades depuis des mois.

Dossiers sensibles
L’armée, l’école et le sport, il est aisé de constater la sensibilité de ces trois dossiers respectifs. En se saisissant personnellement de ces dossiers, Pinochet n’obéit en fait qu’à des instructions présidentielles.

En effet, le Président de la République lui a demandé de s’impliquer dans la gestion de certains dossiers sensibles, apprend-t-on de bonnes sources.

Pourquoi ces trois premiers dossiers ? S’agissant de l’armée, et des forces de sécurité, la visite du Premier ministre intervient quelques semaines seulement après la fête du 20 janvier marquant l’anniversaire de l’Armée.

Lors de son adresse aux hommes, à cette fête, le Chef de l’Etat avait insisté sur la discipline, la formation et le renforcement des moyens au sein de l’armée et des forces de sécurité. En «envoyant» Pinochet dans les camps, ATT voulait-il signifier à ses «compagnons d’armes» l’engagement du gouvernement à leurs côtés ?

L’école depuis des années traverse une crise. Cette année la tension née de la mort de l’étudiant Traoré a exacerbé une situation qui pouvait conduire à tous les excès. Par son style direct et son francs parler, Pinochet en descendant dans l’arène étale l’impuissance du département de l’Education à résoudre la crise.

A propos du sport, la situation explosive à l’intérieure de la sélection nationale, le désaveu manifeste des joueurs et d’une frange importante du public à l’encontre des instances dirigeantes notamment, la Femafoot est un indicateur sérieux de la tension au niveau de l’équipe nationale.

Ancien dirigeant de club, ancien ministre des sports, Pinochet connaît le jeu et les joueurs. Il ne lui restait plus qu’à descendre sur le terrain.

Mais pour autant que peut-il lorsque notre foot est visiblement l’otage d’une minorité ? Pas grand’chose même lorsqu’on est… Pinochet.

C.H Sylla – 22 février 2005