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Les préparatifs des prochaines échéances électorales s’accélèrent ces temps-ci avec en particulier les meetings qui se succèdent, des alliances qui se nouent çà et là et qui sont de nature à modifier de façon significative la composition de paysage politique et partant, les rapports des forces politiques. En effet, l’actualité politique est dominée par les conséquences et réactions des meetings de l’ASMA et du RPM, mais aussi de la signature de la plate-forme de soutien de la candidature d’ATT.

Ces trois événements majeurs ont révolutionné le débat politique, on dirait plus que l’accord d’Alger et le manifeste pour la démocratie de l’ADJ, qui, il faut le préciser, étaient plus des agissements d’acteurs politiques mécontents de la façon dont sont gérées les affaires publiques pour n’avoir pas obtenu ce qu’ils voulaient du pouvoir ATT. Avaient-ils oublié de si tôt que le pouvoir avait changé de main? En tout cas, depuis la signature de la plate-forme de soutien à ATT, le paysage politique est en effervescence.


POURQUOI UNE TELLE CONVERGENCE?

Les partis membres du regroupement politique ACC, ceux de l’ARD, ainsi que ceux des partis non regroupés, en souscrivant à la plate-forme de soutien à ATT, manifestent ainsi un sens profond de responsabilité, mais aussi et surtout un esprit patriotique fondé sur la préservation des acquis de notre processus démocratique.

Leurs leaders sont partis du constat que, vers la fin du mandat d’ATT, et ce, malgré une expérience de cohabitation harmonieuse pendant plus de trois ans, les adversités ont surgi, dévoilant ainsi une certaine hypocrisie, duplicité d’acteurs politiques. On peut affirmer qu’ils ont fait sien l’adage selon lequel à défaut de sa mère, on se contente de sa grand-mère.

Ce faisant, au départ, l’opinion publique nationale a été fortement divisée. Ainsi, il y avait ceux qui n’étaient pas du même avis que les grosses pointures de l’échiquier politique acceptent de suivre ATT, en renonçant à l’opposition politique. De l’autre côté, on est parti du constat qu’aucun parti politique seul ne pouvait remporter les élections présidentielles.


LA VOLTE-FACE DE CERTAINS PARTIS ET ACTEURS POLITIQUES

L’opinion publique aurait mieux compris les représentants de partis et acteurs politiques s’ils avaient adopté une démarche selon laquelle, ils disaient ceci: “Puisque les élections sont proches, nous prenons du recul pour mieux nous positionner et aborder les prochaines élections générales”.

Mais, on a pu comprendre et accepter qu’au terme de plusieurs années de collaboration avec le pouvoir ATT, après avoir obtenu de nombreux avantages, ceux qui ambitionnent de bâtir le Mali se retirent pour engager des offensives à l’encontre de ce même pouvoir.

Dans cette démarche boiteuse, ils soutiennent que la gestion des affaires publiques est mauvaise. Certes, la critique et l’autocritique sont des valeurs démocratiques.

Cependant, on s’attend à ce que les critiques présentent en toute objectivité des alternatives plus crédibles à travers des projets de société novateurs, révolutionnaires. Jusqu’ici, on ne fait que tenter de manipuler l’opinion publique nationale en accablant le pouvoir.

Moussa SOW

15 décembre 2006.