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La situation politique au Mali connait une relative accalmie qui cache mal des velléités, mais aussi des calculs, parfois machiavéliques qui sont en train d’être concoctés tant au sein de la classe politique que de l’opinion publique nationale, à travers certaines franges de la société civile. Qu’à cela ne tienne, il y a des questions qui attirent l’attention du plus grand nombre de Maliens, toutes sensibilités confondues.

En effet, la gestion des questions d’intérêt national est en train de nécessiter l’implication de plus en plus accrue des acteurs politiques et des représentants de la société civile : parents d’élèves, enseignants, élèves et étudiants, services techniques de contrôle de la gestion des ressources publiques, notables, anciens ministres, Premiers ministres, fonctionnaires. Tous les Maliens qui peuvent apporter quelque chose de positif au débat devant nous amener à des solutions durables et idoines aux problèmes qui se posent.

Le diagnostic par des négociations, critiques et révélations

Les problèmes de la gouvernance sont nombreux au Mali. On en dénombre tant au plan économique, social, culturel, politique qu’éducatif. Il n’existe pas de situations nouvelles car, tous les problèmes que nous nous apprêtons à gérer aujourd’hui sont vieux de plus d’une décennie; d’autres remontent à la deuxième République.

Après ces énumérations, il apparait clair que les responsabilités sont généralement partagées entre ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir et ceux qui y étaient il y a dix, quinze ou vingt ans.

En effet, le moment des diagnostics devient aussi celui des critiques, des dénonciations, des révélations. C’est donc dire que ce sont des moments particulièrement éprouvants pour certains acteurs politiques et responsables administratifs.


Les Etats généraux

Les autorités actuelles du pays, notamment le Premier ministre et les autres membres de son gouvernement, sont à pieds d’oeuvre depuis la hausse des prix du baril de pétrole sur le marché international en vue de chercher les voies et moyens d’atténuer les souffrances des consommateurs.

En plus de cela, il y a la lutte contre la corruption et la délinquance financière et le problème de l’école malienne. Par rapport à toutes ces questions, le autorités du pays ont envisagé l’organisation de larges concertations. Selon le Premier ministre Modibo Sidibé et sa suite, c’est cela le passage obligé pour corriger les lacunes et insuffisances de notre démocratie.

Chemin faisant, certains acteurs sont loués, d’autres presque hués par les une et les autres. C’est dans le cadre du débat politique général sur la démocratie que se font aussi des prises de positions, des critiques, des dénonciations et révélations.

Il ne fait pas de doute que ces rencontres élargies sont également un cadre vicieux où certains mettent tout en œuvre pour se venger ou pour apporter leur contribution à une meilleure compréhension des problèmes de la nation.

Devoir de vigilance

Pour certains, ces rencontres sont le cadre idéal de gestion de contentieux politiques , économique ou social; mais ne doit-on pas éviter que ces rencontres soient des cadres d’exacerbation de la situation socio-économique, du climat politique.

En tout cas, depuis un bon moment, les diagnostics poussent de plus en plus les gens vers des voies parfois glissantes qui pourraient coûter chers tant aux intéressés eux mêmes qu’à certaines composantes de la société dont les anciens responsables de l’Education.

On accable certains et on ignore d’autres. En réalité aucun des ministres de l’Education n’a su gérer de façon durable les questions scolaires de l’ouverture démocratique à ce jour. A ce niveau, il ne sert à rien de chercher à s’adonner à des gymnastiques intellectuelles autour de ces questions.


Devoir de responsabilité

Chacun aime occuper des postes de responsabilité, mais peu acceptent de s’assumer véritablement. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains observateurs avertis de la scène politique estiment que ce sont les intellectuels qui sont en train de foutre le pays dans la merde.

Le moment n’est-il pas venu de revoir la façon de faire? Sera-t-on un jour capable de mettre véritablement l’intérêt de la nation au dessus de tout autre intérêt sordide individuel ou collectif? Mais ce qui est sûr, c’est que rien n’est fortuit. En ce début de second mandat du président Amadou Toumani Touré, le paysage politique est en pleine effervescence. C’est le repositionnement des forces politiques qui est en marche vers les élections générales de 2012.

C’est pourquoi tous sont en train de monter au fur et à mesure au créneau pour, chacun cherchant à se justifier ou à justifier les actes qu’il a posés pendant qu’il assumait de hautes responsabilités de l’Etat. Pourquoi les uns cherchent-ils à accabler les autres? Est-ce de cette manière que nous arriverons à consolider notre processus démocratique? Rien n’est moins sûr.

Une synergie d’actions s’impose

Pourtant, il y a des efforts à plusieurs niveaux concernant le processus démocratique, la problématique de la réfondation de la démocratie au Mali. Ces débats engagés témoignent de la nécessité d’unir nos forces plutôt que de les éparpiller au détriment de l’intérêt supérieur de la nation.

Au stade actuel, nous sommes encore loin des élections générales de 2012. Dans ce cas, mieux vaut travailler ensemble à corriger les lacunes et insuffisances dans le parcours démocratique d’ici les échéances électorales. Si ce n’est pas le cas, alors il faudra s’attendre des héritages difficiles à gérer comme ce fut toujours le cas de 1991 à ce jour.

Dans ce cas, on pourrait dire que le processus démocratique est à la croisée des chemins. C’est ensemble qu’on peut venir à bout des problèmes qui se posent.

Moussa SOW

10 Septembre 2008