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Ce n’est pas la première fois que Haïti est frappé par un séisme, mais celui du 12 janvier 2010 est le plus meurtrier. Partageant la compassion du peuple haïtien, la présidente de la Fondation Partage, qui animait samedi à la Maison de la presse une conférence de presse, a lancé un appel à la mobilisation de fonds pour la construction d’une école à Port-au-Prince en Haïti.
Pays le plus pauvre de l’Amérique, rongé par une instabilité politique chronique… Haïti est une terre où le malheur est devenu une routine.

L’histoire politique nous enseigne qu’en deux siècles, Haïti a connu 36 présidents dont 3 assassinés, des coups d’Etat et des grandes révoltes populaires. Des hommes de médias sont allés samedi à la découverte de cette première République noire du monde au cours d’une conférence de presse animée par la présidente de la Fondation Partage.

Nous sommes le 12 janvier 2010. Il est 16 h 30 heure locale, 20 h 30 temps universel. Un violent séisme frappe Haïti semant la consternation et la désolation. Le bilan est catastrophique : 217 000 morts, 300 000 blessés handicapés, 610 000 personnes sans hébergement et environ 1 million de personnes ont fui les localités dévastées. Les besoins sont estimés à ce jour à 10 milliards de dollars.

Devant l’ampleur d’un tel cataclysme, qui a vu des milliers de bâtiments s’écrouler, pourquoi ne pas faire recours à la solidarité agissante pour sécher les larmes des habitants de cette île lointaine ?

Voilà tout le sens de la démarche de la présidente de la Fondation Partage, Mme Adame Ba Konaré qui, suite aux évènements tragiques, a lancé le 14 janvier 2010 un appel à la mobilisation de fonds pour la construction d’une école à Port-au-Prince. L’heure n’est pas encore au bilan mais à la galvanisation de bonnes volontés pour aider la Fondation Partage à atteindre son symbolique et modeste objectif.

Selon la présidente de la Fondation Partage, l’un des soucis du peuple haïtien, « c’est de voir les enfants partir à l’école ». Pour Mme Adame Ba Konaré, l’Afrique a beau être pauvre, elle a quelque chose à partager. D’où cette conviction : « Je crois en la solidarité dans la pauvreté. Je crois en solidarité entre tous les éléments de la nature… »

Celle pour qui au-delà de toute autre considération, la solidarité est un devoir humain et au demeurant n’a pas de frontière, a laissé entendre que des Etats se sont déjà manifestés pour la reconstruction d’Haïti. Il s’agit de la RDC, du Congo, du Sénégal, du Tchad, du Bénin, du Maroc, du Rwanda, de l’Afrique du Sud. De même que le gouvernement malien qui a contribué à hauteur de 100 millions de F CFA.

Outre les Etats, la présidente de la Fondation Partage de rappeler que la société civile malienne n’est pas restée en marge lors de la Rentrée littéraire en rendant un hommage au peuple haïtien. Et la construction de la Fondation Partage sera la construction d’une école en Haïti.

Pour ce faire, un compte spécial « Fondation Partage/Haïti » est ouvert à la BDM-SA dans lequel les contributions doivent être versées. Par ailleurs, les personnes voulant faire des contributions en espèces peuvent également le faire directement aux membres de la commission ad hoc au siège de la Fondation Partage.

Répondant à une question relative à l’apport du président Konaré dans la construction de cette école, la présidente de la Fondation Partage dira que celui-ci a été le premier à faire le premier versement.

La présidente de la première institution caritative au Mali a annoncé l’envoi par la Fondation Partage d’une mission pour la pose de la première pierre de l’établissement.

Sans avoir une idée exacte du coût, le compte n’étant pas encore bloqué, Mme Adame Ba Konaré s’est engagée à établir au moment opportun un bilan transparent. Jugeant l’initiative de la Fondation Partage salutaire et extraordinaire, Me Mamadou Konaté a proposé pour une solidarité active et plus automatique la participation d’autres structures comme la Jeune chambre internationale.

Avec ses 9 millions d’habitants, Haïti connaît un taux de chômage de l’ordre de 75 % et près de 58 % de la population ne vont pas à l’école. Avec ces indicateurs, la sollicitation à contribution à un pays dont le destin a tangué n’est pas trop demandée.

Mohamed Daou

15 Février 2010.