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Après la suspension de Soumeylou Boubèye Maïga et autres décidée par le CE de l’ADEMA PASJ, la place est réservée pour leur audition par les commissions spécialisées autrement dit la commission administrative et de gestion des conflits. En attendant la conférence nationale qui devra se prononcer sur la proposition de leur exclusion, le premier vice-président avait été auditionné. Avant hier, c’était le tour à Issa Diarra, Binta Yattassaye, Ibrahima Abba kantao et Oumar Ag Elmehidi d’aller se présenter devant cette commission. Mais seuls Issa Diarra et Oumar Ag Elmehidi ont répondu à l’appel au siège de l’ADEMA dans la journée du mardi 30 janvier 2007. Les deux autres camarades c’est-à -dire Ibrahima Abba Kantao et Binta Yattassaye n’étaient pas au rendez-vous.

Avec ces informations, les questions suivantes se posent: Qu’est-ce qui a pu se passer pour empêcher ces deux autres membres suspendus par le CE d’effectuer le déplacement ? Qu’est-ce que la commission a pu entendre dans les déclarations des deux personnes qu’elle vient d’écouter avant de faire le rapport qui devra être présenté à la huitième conférence nationale du parti prévue pour les 24 et 25 février prochain ? Ce sont autant d’interrogations auxquelles certains Maliens qui s’intéressent à cette affaire n’ont pas encore reçu des explications.

Depuis que le CE ADEMA a décidé de suspendre Soumeylou Boubèye Maïga et les autres camarades, l’opinion reste encore attentive à la question. En effet, lors de sa réunion ordinaire du mercredi 29 novembre 2006, le Comité Exécutif de ce parti, a pris la mesure de la suspension du premier vice-président Soumeylou Boubèye Maïga, celles de Issa Diarra, de Binta Yattassaye, d’Ibrahima Abba kantao, de Oumar Ag Elmehidi. Quant à leur exclusion du parti, il a fait la proposition à la huitième conférence nationale qui doit se tenir.

Le Comité Exécutif a retenu contre ceux-ci des injures graves, actes d’indiscipline prémédités, caractérisés et avérés. En clair, ces camarades, au mépris de la lettre circulaire N° 129/CE-ADEMA-PASJ du 13 novembre 2006, ont organisé et participé physiquement au meeting de lancement du mouvement politique “convergence 2007” par l’ASMA. Au CE, on estime que si l’ASMA, de part son récépissé de création, a un caractère politique, l’acte de lancement de convergence 2007 n’est quant à lui pas apolitique. “Vous n’avez rien fait pour vous désolidariser de cette dérive, ce que vous ne pouvez pas ne pas constater en tant que haut responsable très expérimenté” reproche-t-on au premier vice-président de l’ADEMA.

Après le meeting, les auteurs de convergence 2007 ont refusé de répondre à la convocation, à eux adressée par le CE pour s’expliquer. C’est pourquoi, la sanction est tombée. C’est ainsi qu’à compte du 29 novembre 2006, les intéressés sont considérés comme suspendus jusqu’à la délibération de la 8ème conférence nationale. Une correspondance de la décision évoquant les motifs a été adressée aux intéressés dans ce sens.
Mais parmi tous ces responsables du CE ADEMA qui viennent d’être mis en cause, c’est la situation de Ibrahima Kantao qui semble la plus compliquée. Ce dernier, immédiatement, a été conjugué au passé par la section de Gao dont il était le secrétaire général. Il a été remplacé par Sadou Diallo, un hôtelier de la place. A ce propos une lettre avait été adressée au bureau national et également notifiée à l’intéressé.

Dans cette correspondance du secrétaire général de la section de Gao portant la signature de Mahamane Boubou, Secrétaire à l’organisation, on pouvait lire ceci : “Au cours de sa réunion extraordinaire du 14 décembre 2006, la section ADEMA PASJ a pris connaissance des mesures courageuses (référence notre lettre N 130 CE ADEMA-PASJ 2006) afin de préserver la cohésion et la discipline au sein de notre grand parti. Les membres du bureau de la section, les militants et militantes de Gao vous adressent leur vives félicitations et vous assurent de leur soutien total afin d’oeuvrer ensemble pour le renforcement de notre parti. Soyez assuré de notre disponibilité totale afin de soutenir et diffuser de telles courageuses décisions.

Si l’on ne sait pas encore ce que le premier vice-président a déclaré devant la commission où il s’était rendu pour être entendu sur sa version des faits, dans une réaction sortie dans le quotidien le journal “Indépendant N° 1633 du mercredi 13 janvier 2007, il déclarait : “je suis ADEMA, je le reste”. Il réagissait ainsi à la décision prise par le CE de le suspendre du parti.

Il faudrait donc attendre la conférence nationale qui se tient ce mois-ci pour connaître la suite de cette affaire. D’ici-là, on ne sait pas si les deux autres camarades seront entendus par la commission centrale de discipline de l’Adema.

Laya DIARRA

1er février 2007.