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C’est la question que se posent beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne depuis le début de cette semaine. Avec sa réélection à la présidence du Comité exécutif de l’ADEMA-PASJ, doublée de sa casquette de président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré se trouve, sans conteste, sur la rampe de lancement vers Koulouba en 2012. Il dispose, à cet effet, d’atouts supplémentaires : son âge – il a 66 ans et en aura 70 à la prochaine élection présidentielle – l’âge de la sagesse. S’y ajoutent les qualités morales que lui prête son horoscope : honnêteté et intelligence.

Réélu de l’ADEMA-PASJ, à soixante six ans, Dioncounda Traoré, en aura soixante dix en 2012, année électorale pour la présidentielle et les législatives. C’est théoriquement l’âge de la grande sagesse, de la maturité, de la tolérance, de la repentance. C’est la période où l’on craint le plus Dieu et l’on évite donc certains errements.

Le chef des abeilles, qui est en plus président de l’Assemblée nationale, dispose là, d’atouts supplémentaires pour être le porte-étendard du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice. Si le peuple ADEMA accepte que Dioncounda Traoré soit le patron du parti pour un second mandat de quatre ans pourquoi n’avaliserait-il pas le choix de l’actuel président de l’Assemblée nationale pour le conduire à la présidentielle prochaine ? Sa réélection à la présidence du Comité Exécutif constitue, en effet, un premier pas vers Koulouba. Ce pas là n’a certes pas été facile. Ce qui présage des lendemains difficiles pour la ruche.


Actuellement, tous les dirigeants du parti prêchent la bonne parole :
l’unité et la cohésion pour rafler large aux communales 2009. Mais après, les guerres de positionnement vont reprendre. Cabales et coups bas seront planifiés pour déstabiliser Dioncounda Traoré. Celui-ci, on peut l’imaginer, ne se laissera pas surprendre et tentera de les déjouer. Il devra surtout éviter de donner des arguments ou des alibis à ses détracteurs du parti qui l’accusent «d’être lourd et de vouloir gérer seul le parti». L’inéligibilité des abeilles au financement public des partispolitiques, l’année dernière, est expliquée, précisément, par la lourdeur, et donc l’inefficacité qui lui sont reprochés.

Ce qui est sûr, c’est qu’il existe au sein du parti des hommes qui ont déjà manifesté leur ambition présidentielle. C’est le cas de Soumeylou Boubèye Maïga, de Mandé Sidibé et même d’Iba N’Diaye, ce dernier s’étant déjà porté candidat pour les primaires ADEMA de 2001 devant choisir celui qui défendra les couleurs du parti. Avant de se désister pour l’ancien Premier ministre, actuellement PCA de Ecobank-ETI.

Dioncounda Traoré, qui n’était pas intéressé en 2002 et 2007 par Koulouba, est en bonne position aujourd’hui plus que jamais pour lorgner vers l’horizon 2012. Il a ses atouts avec la présidence à la fois de l’hémicycle et de l’ADEMA.

Son horoscope, Poisson, le définit comme optimiste et honnête. Douce personnalité, très indépendant, inventif et intelligent, sympathique et loyal…Peut-être un peu rebelle.

Voilà des qualités que le Dr en mathématique pure devrait mettre en valeur pour prendre davantage le parti en mains et se donner les moyens d’être son candidat à la prochaine présidentielle.

Cependant, quelle que soit la tenue de Dioncounda Traoré, des brebis galeuses feront parler d’elles en réclamant un congrès peu ordinaire ou en créant non pas «un groupe de dix». Comme les barons qui avaient combattu en 2002 le candidat officiel du parti, alors Soumaïla Cissé, au profit du candidat indépendant, ATT, l’avaient fait mais celui des trente cinq ou quarante dans un Comité Exécutif de 80 personnes. C’est dire que les abeilles vont nous offrir encore un bon spectacle avant l’échéance de 2012.

A suivre.

Chahana TAKIOU

31 Octobre 2008