L’on est déjà un peu loin des bruits de la présidentielle et des législatives, mais le calme relatif, ou du moins, le silence assourdissant de certains ténors politiques suscite toujours des interrogations. Parmi ces politiciens “perdus de vue”, on peut citer, entre autres, Bakary Konimba Traoré “Pionnier”, Soumeylou Boubèye Maïga, Abdoul Traoré dit Diop et Tiébilé Dramé.
Ces hommes manquent beaucoup à leur fans, même si on ne sait plus si ces derniers les apprécient encore comme avant. L’on se rappelle que les intéressés s’étaient illustrés, au cours de la période pré et post-électorale, par des écarts de langage qui frisaient souvent à la malveillance, selon certains électeurs.
Bakary Konimba Traoré, que d’aucuns qualifient de “porte-parole d’IBK”, déclarait, à l’époque, que Dieu lui-même a décidé que le pouvoir sera dans les mains du président du RPM, en 2007. Il semble devenu aujourd’hui le plus éloquent dans son mutisme.
En effet, à part sa brève sortie, au lendemain de la présidentielle, l’homme ne parle presque plus, au grand dam de ceux qui, ce 25 février 2007, date de la signature du protocole d’accord du FDR, l’ont chaleureusement applaudi après son brillant exposé sur les chances de ce regroupement à l’emporter à l’élection présidentielle.
Ce jour-là, Bakary avait clamé que tout concordait à une victoire écrasante du FDR lors des élections générales de 2007. Le ton, la méthode et les arguments avancés par l’homme étaient tellement convainquant que beaucoup avaient réellement cru à “la prophétie”.
Malheureusement, le peuple malien en a décidé autrement. Ce lourd silence du secrétaire politique du RPM traduit-il donc le signe d’un mal vivre chez les Tisserands ? Toujours est-il qu’un certain Abdoul Traoré dit Diop avait choisi ce même 25 février 2007 pour inventer le fameuse formule du “Takapèrèn” qui de viendra, par la suite, le slogan du FDR.
Abdoul Traoré dit Diop, adémiste de première heure,est l’initiateur et le premier animateur du “Manifeste pour la démocratie”, un document pamphlet qui s’en prenait -mal- aux partis politiques et tentait de faire le procès du régime, sous le prétexte de la sauvegarde de la démocratie.
L’objectif visé était, au départ, de susciter des divergences au sein des partis favorables au Président de la République ,afin de récupérer les mécontents en vue de la création d’une force alternative.
Le but ne sera pas atteint, car les initiateurs du manifeste ne représentaient pas grand-chose au sein de leur parti. A part donc le mérite d’être parmi les pères fondateurs de l’Adema, Abdoul Traoré n’aurait pas d’autre influence sur le parti et ses militants.
Annoncé pour créer sa formation politique après la grande désillusion de la présidentielle, Soumeylou Boubèye Maïga a de la peine à trouver sa voie. Alors que l’Adema, qu’il croyait mettre à mal après son départ, a gagné du terrain comme en atteste sa victoire lors des législatives- confirmant, du coup, les propos d’un cadre du autre parti, en 2005 :“La situation politique du pays ne sera jamais des plus aisées avec la présence des hommes comme Soumeylou Boubèye Maïga” .
Omnibulé par le pouvoir, l’homme a joué toute sa carte lors de la dernière présidentielle et semble aujourd’hui, politiquement fini. En est-il de même pour Tiébilé Draméqui rêvait aussi de diriger le Mali, mais ne tenait pas à rendre comptes de sa gestion de certains dossiers?
Et depuis, le Parena-qui a été l’un des premiers à soutenir ATT, et dont le président est le maître d’oeuvre des textes régissant les partis membres de l’ADP- se réclame de l’opposition.
Certes, le parti est sorti des législatives avec quatre députés. Mais où en est son président qui, depuis l’invalidation de sa candidature lors des législatives, est complètement perdu de vue?
Peut-être que, comme le confirme l’adage, ces hommes de l’opposition ont semé ce qu’ils récoltent aujourd’hui ?…
Adama S. DIALLO
23 août 2007.