Le premier tour des élections présidentielles qui s’est déroulé le 29 Avril a été l’occasion pour l’opinion publique nationale de se faire une idée sur la classe politique nationale, le dégré de maturité de certains acteurs politiques, mais aussi l’état actuel des partis. Ces élections se sont déroulées dans des conditions considérées par les observateurs nationaux et internationaux, de même que par des candidats auxdites élections et le président de la CENI comme transparentes, crédibles. Pour les candidats du FDR, le scrutin du 29 Avril est passé comme un éclair, à leur grand étonnement et ils sont surtout sidérés, déçus par la chute vertigineuse de leurs performances. La contestation apparait, en fait, pour eux, comme une manière de se dédouaner vis-à-vis des militants. Mais, ceux-ci sont-ils dupes? Rien n’est moins sûr; en plus, il s’agit des suffrages exprimés par le peuple souverain. De toutes les façons, en dernier ressort, la Cour Constitutionnelle est là pour trancher. Alors, pourquoi toutes ces agitations?
Malgré ces appréciations et témoignages éloquents que les élections présidentielles de 2007 se sont déroulées dans des conditions acceptables, les mauvais perdants que sont les candidats issus du regroupement politique FDR persistent et signent qu’ils ne sont pas d’accord avec les résultats provisoires devant être mis à l’appréciation de la Cour Constitutionnelle.
VAINE RECHERCHE D’ARGUMENTS POUR SE DEDOUANER
Ceux du FDR ne veulent en réalité rien comprendre, puisqu’ils sont dans la logique de la contestation depuis la veille des élections. On se rappelle qu’ils avaient eu à émettre auparavant des avis visant à contester les conditions d’élaboration du fichier électoral dont ils avaient d’ailleurs demandé l’audit. Après, ils se sont attaqués au bulletin de vote unique considéré pourtant comme plus commode par beaucoup de citoyens.
Après toutes ces remarques des quatre candidats du FDR, on a compris qu’ils ne veulent rien entendre. Leur objectif majeur dès le début du processus électoral, c’est de contester les résultats. Au stade actuel, au sein de l’opinion publique nationale, on se demande ce que veulent au juste les candidats: IBK, Soumeylou Boubèye Maïga, Tiébilé Dramé, Mamadou Sangaré. Ils ne sont pas pourtant les seuls candidats; en plus d’eux, il y avait les Dr Oumar Mariko, Madiassa Maguiraga et Mme Sidibé Aminata Diallo.
Si on ne peut affirmer que, tous les autres sont d’accord avec les conditions du déroulement du scrutin du 29 Avril, on sait cependant que Madiassa Maguiraga et Mme Sidibé Aminata Diallo se sont réjouïs du déroulement desdites élections. C’est là aussi une information de taille. Les quatre candidats ont cherché, le long du processus électoral plusieurs prétextes pour contester.
UNE VAINE AMBITION
Pour eux, il s’agit d’annuler les résultats et d’envisager l’organisation d’un nouveau scrutin. A leur niveau, ils ont des arguments, mais résisteront-ils à une confrontation sérieuse au niveau de la Cour Constitutionnelle? Rien n’est mois sûr quand on sait que, dès la veille des élections, les rapports de forces étaient tels que les acteurs politiques qui animent le FDR savaient eux mêmes pertinemment qu’ils n’avaient pas de chance de gagner. Leur attitude ces dernières années témoigne de leur mauvaise foi, de même que leur approche de la gestion de certaines questions d’intérêt national, en l’occurrence la rébellion au nord.
A cela s’ajoute les propositions très alléchantes susceptibles même d’énivrer les électeurs. Nous avons, en effet entendu des recettes miracles aux problèmes; toute chose qui a contribué à convaincre le gros de l’électorat malien que les candidats du FDR qui ont tous été impliqués dans la gestion du pouvoir par le passé usent des astuces pour revenir aux affaires.
Pourtant, curieusement, ils se plaignent des problèmes qui existaient encore pendant leur passage. C’est sans doute la preuve qu’ils avaient été incapables de prendre en compte les mêmes préoccupations. Si tel est le cas, nous sommes donc en mesure de les interroger sur l’origine des ressources financières qu’ils envisagent d’investir pour la prise en charge des multiples préoccupations socio-économiques.
A moins que ce ne soit un mirage. En tout cas, lors des campagnes électorales, ils n’ont pu combler cette attente des électeurs. En attendant, à travers leur avocat qui est Me Mamadou Gakou, ils ont introduit des requêtes aux fins d’annulation des résultats des élections du 29 Avril. Ce sont les sages de la Cour Constitutionnelle qui les apprécieront, conformément à leurs prérogatives.
LES MEMBRES DU FDR, DES SAUVEURS DE LA DEMOCRATIE?
Aussi, on a du mal à comprendre que ce soit encore eux qui deviennent miraculeusement et de façon spontanée trop soucieux des conditions de vie des couches sociales se trouvant parmi les plus démunies qu’eux mêmes ont laissées au terme de leur gestion du pouvoir. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les quatre candidats du FDR sont ces acteurs politiques qui, ces dernières, sont en train de tenter de banaliser la politique et le pouvoir à travers les élections.
Il importe qu’ils sachent raison garder, s’ils veulent un jour avoir l’opportunité d’accéder au pouvoir. Sinon à ce rythme, ce sera l’auto flagellation. Ils ont fait des constats au cours des élections du 29 Avril qui, logiquemeent, doivent leur permettre de comprendre l’ampleur de la déliquescence des partis par la faute de certains acteurs politiques et chercher les voies et moyens de panser la plaie de la classe politique.
Le Pr Abdoul Traoré dit Diop a failli être dans une position confortable pour accomplir cette mission qui est sans doute la plus noble qu’on pourrait avoir à l’endroit des partis politiques, toutes sensibilités confondues. Mais, en raison de la passion que celui-ci a de contester la gestion du pouvoir par ATT, il s’est disqualifié en passant à côté de l’oeuvre qu’il avait entamée et qui aurait pu être véritablement utile pour l’ensemble de la classe politique et partant, pour notre processus démocratique. On pourrait dire qu’il a plutôt aidé à préparer la contestation, rien de plus que ça.
Espérons qu’il aura un jour le réflexe de se ressaisir et de faire oeuvre utile pour la nation.
Moussa SOW
04 mai 2007.