L’exploration pétrolière, aujourd’hui dynamique dans notre pays, reste consécutive à la hausse du prix de cette ressource énergétique épuisable. Du coup, notre région qui détrône le coton en perte de vitesse, du titre « Or blanc » grâce à son riz local, pourrait très bientôt s’afficher de son « Or noir ». Les recherches du pétrole au Nord de Sokolo sont prometteuses.
« Pas de photos. Je ne peux rien dire. Pas plus que je ne peux vous faire visiter le puits de prospection… ». C’est en ces termes que nous avions été accueillis dans le Nord de Sokolo par le patron de cette compagnie algérienne qui s’ingénie depuis bientôt deux mois à faire jaillir du pétrole dans cette partie de la région de Ségou.
Ce qui n’était hier qu’un no man’s land commence aujourd’hui à devenir un eldorado. Le 12 Mars dernier, les autorités maliennes qui avaient accordé un permis d’exploitation pétrolière à un consortium constitué d’ENI (50 %), BARAKA Petroleum (25%) et SIPEX (25 %) il y a peu, autorisaient le sous traitant (ISMAIL ENAGEO, une entreprise nationale algérienne, filiale de la SONATRACH) à prendre ses quartiers à 26 Km au Nord de Sokolo, la même distance à partir du territoire de Nara (2eme Région administrative du Mali).
C’est un bassin qui situe son socle sur une profondeur de 12 000 à 14 000 mètres. Les spécialistes de la recherche pensent que, de par sa position du plus grand bassin connu au Mali (Taoudenit), il est à même de procurer à notre pays des sédiments comme le gaz ou le pétrole.
A ce niveau, on apprend que les levés géophysiques et aéroportés sont terminés. Ici, en plein désert (la frontière mauritanienne n’est pas loin), le puits, tout comme la cité qui prend totalement forme est fortement sécurisé.
Il faut montrer patte blanche pour y accéder. Des blindés militaires sont positionnés de part et d’autre et les militaires son en état d’alerte. Le patron des lieux pour un jour ne veut pas tout montrer. Il s’appelle Abdoul Wahab. Il esquive toutes nos questions puis nous aborde certaines conditions de travail avant de se raviser.
Le puits sur lequel ses agents travaillent sans répit est très promoteur. Ce sont des indiscrétions qui nous ont fait parvenir la nouvelle. Le très discret Abdoul Wahab le confirme par ces mots qui lui reviennent à chaque fois : « ça avance vraiment ! Et nous sommes confiants ». Ce sont certainement ces constats d’assurance qui ont fait faire pousser un quartier autour de ce puits de prospection.
La Compagnie pétrolière a conditionné un puits pastoral où hommes et bêtes s’abreuvent quotidiennement. Les jeunes commerçants ont trouvé aux abords un commerce florissant. Chacun signe dans le domaine qui le concerne un contrat en termes de ravitaillement d’eau de boisson, de victuailles et d’autres denrées alimentaires.
Et puis, il y a le poste de médicine de cette zone pétrolière. Installé pour les ouvriers et l’administration, il sert toutes les communautés avoisinantes avec la gratuité des soins qui y est offerte. Seule frustration pour les collectivités locales : leurs ressortissants ont de la peine pour y être embauchés, la plupart des ouvriers viennent de la 2eme région.
Il semblerait que de part la proximité de la zone pétrolière à celle de Koulikoro, l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) de la 2eme Région montre plus de dynamisme que celle de Ségou. Déjà, une soixantaine d’ouvriers travaillent sur le site, un bassin identifié par l’Autorité pour la Promotion de la recherche Pétrolière au Mali (AUREP) du nom de Nara comme 4 autres (Taoudenit, Tamesna, Oulimenden et Gao) à travers le pays.
Mahamane Maiga
Envoyé Spécial
Le Ségovien du 058 Mai 2010.