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Ce sont plus de quatre vingt dix personnes (90) qui ont été arrêtées dans le cadre des enquêtes en cours. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que toutes ces personnes ont été arrêtées en flagrant délit de troubles à l’ordre public ; la dégradation des monuments et édifices publics ; d’incendies volontaires dans certains cas et même des cas de viol. Pour cette dernière infraction très grave, des recherches sont menées activement pour identifier les personnes responsables.

Pour ce qui est des autres infractions, des procès-verbaux ont été établis à l’encontre des personnes interpellées par les différents commissariats de police de la place. Ce sont ces procès-verbaux de police qui ont été transmis hier dans l’après-midi aux différents procureurs de la République concernés. Ceux-ci refusent pour le moment tout commentaire. Cependant, la tâche n’est pas aisée pour nos magistrats poursuivants. En effet, les personnes déférées devant eux ont été arrêtées (en foule) sans ménagement.

Les forces de sécurité ont opéré des interpellations en masse sans chercher à savoir qui est responsable ou qui ne l’est pas. Et, c’est en matière de flagrant délit, ces forces défèrent tout le monde devant le procureur. C’est au procureur de décider du sort des personnes déférées.

Le premier problème qui risque d’être posé à nos procureur de la République est celui des preuves. Comment en effet prouver la culpabilité ou non des personnes arrêtés. C’est donc là un véritable casse-tête pour asseoir la preuve matérielle des faits.

Le second problème est celui du témoignage. Dans ce genre d’infraction, seul un témoignage crédible et sincère peut aider le procureur dans son travail. Or en la matière, il est très difficile de trouver de tel témoignage.

On peut donc dire que la marge de manoeuvre de nos procureurs est très faible dans ce dossier. Est-ce pour contourner toutes ces difficultés que la justice malienne veut finalement opter pour la procédure de flagrant délit ? Si finalement cette procédure est maintenue, les vandales auront fort à faire à la barre. Les charges qui pèsent sur certains d’entre eux sont très lourds. L’incendie volontaire et le viol sont en effet qualifiés de crime par le code pénal malien. Quant aux autres infractions commises, elles sont correctionnelles donc passibles de peines d’emprisonnement.

Or, en la matière, affirme le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Amadou Ousmane Touré, les tribunaux ne peuvent pas rester en dehors de tout çà. Selon lui, dès l’instant que les édifices publics, les biens communs ont été détruits, la justice va sévir.

Birama Fall

30 Mars 2005