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Rarement, dans l’histoire de notre jeune démocratie, un tel lynchage médiatique a été organisé». Ce propos du président du Cnid, Me Mountaga Tall, marquait sa volonté d’apporter finalement la réplique à ceux qu’ils ne voulait pas répondre et qui l’accusent d’avoir trahi le Rpm lors du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale.

La formule d’une Assemblée générale suivie d’une conférence de presse a été retenue. Au mémorial Modibo Kéïta, le 29 octobre 2005, Me Mountaga Tall avait à ses côtés le 1er vice-président Abdoulaye Diop, le secrétaire général du Cnid, le ministre N’Diaye Ba, le député Me Demba Traoré, responsable de la jeunesse, le président du groupe parlementaire Yaya Haïdara etc.

L’objectif de l’Assemblée nationale, selon le président du parti est de «faire savoir la vérité sur ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale et sur nos rapports avec le Rpm».

Et Me Tall déclare, «lorsque le sage, longtemps entouré d’amis se retrouve subitement seul contre tous, il n’accuse pas les autres, il cherche d’abord à savoir ce qu’il doit se reprocher», stigmatisant la situation du Rpm de El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta qui fut en 2002, le meneur du regroupement Espoir 2002 composé de plusieurs partis politiques dont le Cnid, le Mpr, le Rdt, le Pids.

Aujourd’hui, Espoir 2002 a volé en éclat laissant le Rpm seul avec le Rdt tandis que le Cnid, le Mpr et le Pids se retrouvent dans une vaste coalition à l’Assemblée nationale comprenant les groupes Adéma, Acc, Codi, Cds-Pdj-Pids, Ljs et Urd-Ramat.

Selon le président du groupe parlementaire Cnid Yaya Haïdara, ce sont les différentes remises en cause et la convoitise par le Rpm du poste de 1er vice-président détenu par le président du Cnid, qui sont à la basse du différend entre les deux groupes parlementaires.

Selon les responsables du Cnid, le regroupement Espoir 2002 a profité non seulement à Me Tall qui y doit son poste de 1er vice-président, mais aussi à IBK qu’il a porté à la présidence du parlement et au Mpr qui a détenu le poste de questeur.

Selon eux, au fil du temps, le Rpm s’est retourné contre chacun de ces partis et a essayé de leur retirer leur poste au bureau du parlement. Ces différentes tentatives ont abouti à l’effet contraire, poussant les partis visés à s’assembler dans une Coalition.

Le Rpm a été victime de ses propres machinations politiques selon Yaya Haïdara. «Il n’y a eu aucun complot contre le Rpm et il n’a jamais été question de constituer une majorité présidentielle à la demande de ATT pour barrer la route de Koulouba à IBK.

Seulement à l’Assemblée nationale, le groupe Espoir 2002 avait convenu d’appuyer l’action du Président de la République», a rappelé, Me Tall.

Le Rpm n’a qu’à occuper ses deux postes

Le président du Cnid a invité le groupe parlementaire Rpm à revenir occuper les deux postes qui lui sont dus dans le bureau de l’Assemblée nationale.

Le Pr. Abdoulaye Diop, s’est attelé à ressortir les griefs que Rpm et Cnid se reprochent. Ils sont nombreux et les accusations semblent atteindre un point de non retour conduisant les deux partis politiques à la rupture.

Selon lui, «les éléments radicaux du Rpm, au sein de ce parti et de son groupe parlementaire l’ont mis dans une telle situation. Malheureusement, au lieu d’une introspection lucide et honnête, la passion a conduit aux injures et à la calomnie».

Le Pr. Abdoulaye Diop a rejeté sur le Rpm toutes les responsabilités dont celui-ci accuse les autres. Parmi les griefs du Rpm au Cnid, on dénombre la constitution par ce dernier d’un groupe parlementaire autonome, le choix du Cnid pour la loi sur le Vérificateur général, le refus du Cnid du débat sur la transformation de l’alliance électorale en alliance politique et enfin le fait que le Cnid s’est retrouvé contre son allié le Rpm à l’Assemblée nationale.

En revanche, le Cnid reproche au Rpm d’avoir attaqué à tort ses résultats devant le juge à Kadiolo lors des élections législatives de 2002.

Pour Abdoulaye Diop, le Rpm entretenait en réalité une «stratégie d’affaiblissement du Cnid». Parmi le chapelet de griefs égrainés par le 1er vice-président figure le débauchage d’un député Cnid par le Rpm.

Ensuite «de 2003 à nos jours, chaque rentrée parlementaire a donné l’occasion aux éléments radicaux du Rpm de pousser leur groupe parlementaire à tenter de retirer la première vice-présidence de l’Assemblée au Cnid».

Et quand tous ces griefs de part et d’autre se conjuguent cela débouche sur le divorce. Et tirant le bilan de Espoir 2002 Me Tall a conclu qu’il a été mal géré, plus qu’il n’était contre nature.


Boukary Daou

31 octobre 2005.