L’Union Nationale des Travailleurs du Mali, (l’UNTM) la plus grande centrale syndicale de notre pays a mis à exécution son préavis de grève en décrétant un arrêt de travail de 48h. Il découle des désaccords entre la centrale, le gouvernement et la patronat. Mais sur les 20 points de revendications déposées, le gouvernement a donné suite à 14 points. Après la grève, que reste-t-il à l’UNTM pour faire aboutir ses revendications ?
Notre pays a été paralysé les 26 et 27 juin suite à la grève déclenchée par l’UNTM. Faisant suite au préavis de grève en date du 24 mai 2007 déposé par le Bureau Exécutif de l’UNTM, des négociations ont eu lieu sous l’égide de la commission de conciliation entre l’UNTM d’une part, le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM) et le gouvernement d’autre part. Les parties se sont concertées pendant 4 jours autour des 20 points de revendications déposées par l’UNTM.
Durant les 19,20,21 et 22 juin 2007 les parties sont convenues à 14 points d’accord :
– un point d’accord partiel et cinq points de désaccord.
LES POINTS DE DESACCORDS
– faire payer les arriérés de salaires, les indemnités de licenciement, les fonds de réinsertion et les droits des travailleurs des sociétés et entreprises d’Etat ainsi que le contenu de ‘accord entre le gouvernement et l’Association des Travailleurs Partants Volontaires à la Retraite.
Rappelons qu’en ce qui concerne les travailleurs compressés, le gouvernement propose 3,5 milliards de F CFA, payables sur trois exercices budgétaires. En ce qui concerne les travailleurs partants volontaires à la retraite, le gouvernement propose, dans le cadre de la solidarité nationale, un montant de 2,3 milliards de F CFA, payables sur trois exercices budgétaires. Le point 4 fait l’objet de désaccord entre les parties. Il s’agit de faire amener les prix des produits de première nécessité à un seuil comptable avec les revenus des consommateurs.
Le point 11 du préavis porte sur la diminution de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS).
Faire renforcer et étendre la protection sociale à l’ensemble des travailleurs est un autre point de désaccord entre les parties. Enfin, le dernier point de désaccord porte sur l’augmentation générale de salaires aux travailleurs du secteur privé, parapublic et public.
Concernant ce point, le gouvernement a fait savoir que l’augmentation générale des salaires n’est pas possible aujourd’hui.
Mais se dit disposer à en discuter, voire proposer des délais, au bout d’une évaluation et dans un cadre beaucoup plus approprié.
Malgré la disponibilité du gouvernement à donner satisfaction à 14 points de revendication. La grève vallait-elle la peine eu égard au nombre de doléances satisfaites ?
C’est la question que beaucoup de gens se posent aujourd’hui. Selon certains, mieux vaut maintenir la pression sur son adversaire que de mettre la menace en exécution. Ce qui est sur le terrain d’entente ne se trouvera pas dans la grève.
Seul le dialogue permettra de résoudre le problème. La grève était inévitable eu égard à la position prise par Siaka et les autres bien avant le 26 juin.
L’UNTM va-t-elle déclencher une autre grève de 72 heures ? Quels sont les moyens dont elle dispose pour faire plier le gouvernement?
Mamadi TOUNKARA
29 juin 2007.