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On se rappelle que depuis le 15 février 2010, c’est une délégation spéciale, nommée par Décret N°10-090/PM-RM du 15 février 2010, qui est aux commandes de la mairie de la Commune IV. Le Conseil des ministres du mercredi 24 novembre 2010 vient, en effet, de fixer la date des élections partielles devant se dérouler dans quatre communes du pays, y compris en Commune IV du District de Bamako. En effet, l’invalidation des élections municipales de 2009 dans cette commune, avait obligé le jeune maire indépendant, Moussa Mara, à passer la main à Karim Togola, président de la délégation spéciale, qui avait pris fonction le 17 février 2010.

Le jeune maire évincé de son piédestal, Moussa Mara, devenu président du parti Yelema (Le Changement) depuis le 25 juillet 2010, se dit, aujourd’hui, prêt à se battre pour reconquérir son fauteuil.

Toujours entre deux avions, le président du parti Yelema, l’hyperactif Moussa Mara, n’est pas prêt à baisser les armes face à des adversaires et à des partis aussi redoutables que l’URD, l’Adema et le RPM, fortement implantés dans ladite commune et qui, forcément, ne lui feront aucun cadeau dans cette bataille pour la mairie de la Commune IV du District de Bamako.

En effet, c’est sur plainte de la liste indépendante  » Seydou Diarra  » et du parti des Tisserands que les résultats des élections d’avril 2009 avaient été invalidés en Commune IV. L’ancien maire Moussa Mara, dont le désir et la volonté de transparence avait été contrariés par une mafia de spéculateurs fonciers, a du chemin à faire s’il veut réellement se battre contre les candidats des grandes formations politiques qui sont capables de constituer une union sacrée en vue de lui barrer le chemin menant à la mairie de la Commune IV.

L’URD, qui avait soutenu le candidat indépendant et gérait même la mairie avec son équipe, va-t-elle renouveler son accompagnement afin que Moussa Mara soit reconduit à la tête de la mairie ? La réponse à cette question est cruciale au cas où aucun parti n’aura la majorité. Il y a également le PDES de Hamed Diané Séméga et le mouvement apolitique Kaoural Renouveau très présent auprès des populations défavorisées de ladite commune. Ils n’ont pas encore dit s’ils seront ou pas dans la course pour ces élections partielles en Commune IV.

En tout cas, une chose est sûre : il y aura beaucoup de prétendants mais seulement quelques élus. Le nombre total de conseillers étant de 41, les grandes formations politiques que sont l’Adema, l’URD et le RPM feront tout pour avoir un nombre conséquent de conseillers ; et cela, compte tenu de la symbolique d’une telle victoire, soit-elle locale, en cette veille de la présidentielle de 2012. Les élections invalidées d’avril 2009 avaient donné les résultats suivants : liste  » indépendant Moussa Mara  » – 14 conseillers, RPM -11, Adema – 6, URD – 4, MPR- 3 et Indépendants Kaoural – 3. Ce qui donne un total de 41 conseillers.

Le 6 février 2011, date des prochaines élections partielles, c’est quasi certain que cette configuration va changer. Pour le moment les différents candidats indépendants et les états-majors des partis politiques sont en train d’affuter leurs armes. La chasse à l’électorat a déjà commencé. Et il faudra que Yelema bataille ferme s’il veut frayer le chemin de retour pour son champion, Moussa Mara.

Car, beaucoup de choses ont été racontées sur l’ex-maire, dont la volonté de transparence et de bonne gestion des ressources et des affaires de la mairie fait grincer les dents chez nombre de personnes pour lesquelles la mairie est une véritable vache laitière. Alors que, tôt ou tard, c’est la bonne gestion qui va s’imposer. Tant au sein même des instances étatiques que dans de simples mairies de quartier.

C’est en tout cas, ce que réclament les populations qui, malheureusement, commencent déjà à désespérer de la politique, devenue, sous nos cieux, une voie d’enrichissement des plus rapides et des plus audacieuses. D’où la crainte d’un taux de participation faible. Encore, faudra-t-il que toutes les cartes électorales de type nouveau soient également prêtes.

Ejecté en février dernier de son fauteuil, Moussa Mara se dit prêt à se battre pour reconquérir son poste en février prochain.


Mamadou FOFANA

30 Novembre 2010