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Le retard dans l’approvisionnement des élèves du secondaire en matériels didactiques risque d’affecter le bon déroulement de l’année scolaire.

A peine l’encre ayant servi à la rédaction des résolutions du Forum national sur l’éducation a séché, des problèmes commencent à surgir. D’habitude, aussitôt après le 22 septembre les élèves du secondaire passaient prendre leurs fournitures scolaires. Mais, pour la rentrée scolaire 2008-2009, cette vieille tradition n’a pas été respectée. Or, à la veille de la rentrée scolaire l’assurance avait été donnée par les autorités que le problème de fournitures scolaires ne se posera pas.

Pourtant, ils sont nombreux les établissements qui ne disposent pas jusqu’à présent de matériels didactiques pour les élèves. Il s’agit notamment du lycée Askia Mohamed, du lycée Kankou Moussa, de l’Ecole centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (Ecica). Toute la semaine dernière, les élèves du lycée Askia et de l’Ecica n’ont pas été stables en classe. Ils ont débrayé pour réclamer leur dotation en fournitures scolaires composées de 10 cahiers de 100 pages, 3 cahiers de 200 pages, une règle, une gomme, une équerre et un crayon de papier.

Pour certains observateurs, le fait que les élèves se retrouvent déjà dehors pour une banale affaire de matériels didactiques fait peser des menaces sur l’année scolaire. « Dans une école technique, une journée chômée a des répercussions négatives sur l’année scolaire. Depuis la semaine dernière, les élèves ont boudé les cours », témoigne un enseignant de l’Ecica. Selon lui, avec les perturbations en cours si l’Etat ne prend garde il serait difficile de faire trois trimestres.

Le Pas sur les fournitures ?

« Apparemment, les autorités ont la volonté de trouver des solutions aux problèmes parce qu’un Forum peut être une bonne chose. Mais les gens auxquels ils ont fait appel en font-ils leur affaire ? » , s’interroge-t-il. Pour notre interlocuteur, jamais le Mali n’a organisé des examens aussi catastrophiques que ceux de l’année dernière. « L’évaluation c’est en fonction de ce que les élèves ont appris et c’est seulement les enseignants qui le savent ».

L’autre inquiétude de l’enseignant réside dans le fait que la Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses) maintient toujours son mot d’ordre de non-évaluation des élèves. Pour lui, le Forum devrait examiner des questions de ce genre afin que l’école puisse repartir sur de bon pied.

« Si le gouvernement campe toujours sur sa position arguant qu’avec ou sans les enseignants les évaluations auront lieu, c’est dire que nous sommes loin de sortir de l’auberge » . L’enseignant qui a parlé sous le couvert de l’anonymat de proposer la dépolitisation de l’école. « Le fait qu’on voit l’école comme une affaire politique ne résout pas le problème ».

Quoi qu’il en soit, le retard dans l’approvisionnement des élèves du secondaire en fournitures scolaires a donné lieu à des supputations.

Mohamed Daou

11 Novembre 2008