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Dans le but d’une exécution effective de la loi 2015 n° 052 relative à la promotion du genre dans les instances nominatives et électives, Enda Mali, en partenariat avec Enda Tiers Monde et Enda Diapol, appuyé financièrement par la délégation de l’Union Européenne, ont initié un projet intitulé « Amélioration de la représentativité des femmes au niveau des instances électives et de prise de décisions ». La cérémonie de lancement a eu lieu ce mercredi à Maeva Palace, à l’ACI 2000.

Constituant la majorité de la population malienne avec 51% et malgré la forte sollicitation, les femmes sont faiblement prises en compte dans la mise en place des instances dirigeantes des partis politiques. Et cela en dépit de la loi 2015 n° 052 du 18 décembre 2015 relative à la promotion du genre dans les instances nominatives et électives. Aujourd’hui, seuls 9,52% des élus parlementaires sont des femmes soit un nombre total de 14 sur 147 députés. Sur 121 partis politiques, seuls 3 sont dirigés par des femmes.
C’est fort de ce constat qu’Enda Mali, Enda Tiers Monde, et Enda Diapol, dans un partenariat dynamique appuyé financièrement par l’UE, ont initié le projet « Amélioration de la représentativité des femmes au niveau des instances électives et de prise de décisions ». Il s’agissait pour les initiateurs du projet de contribuer à l’amélioration de la représentativité des femmes au niveau du parlement lors des élections législatives de 2018. Pour Haidara Bernadette Keita, représentante du ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, malgré les efforts fournis par le gouvernement dans la participation des femmes dans les instances de prises de décisions politiques, beaucoup reste à faire : « les élections législatives de l’année 2018 constituent un enjeu majeur, celle de la mise en application effective de la loi n° 052. Les femmes, actrices incontournables dans le processus électoral, dans le choix des dirigeants, demeure sous-représentée dans les instances».

« Au niveau des élections communales, avec l’adoption de la loi 2015 n° 052 du 18 décembre 2015 relative à la promotion du genre dans les instances nominatives et électives, il y a eu une amélioration au niveau des élections locales avec l’élection de 2 866 conseillères. Ceci constitue une avancée majeure, et sur la base de ces résultats encourageants que le projet a été initié pour favoriser l’accès des femmes aux postes dans les législatures à venir», a affirmé la cheffe de projet Leadership politique Accru des Femmes.

Le lancement du présent projet a été rendu possible grâce à l’appui financier de l’Union européenne pour qui la représentativité des femmes dans la sphère politique laisse à désire : « Les femmes maliennes sont très peu visibles et très peu représentées dans la sphère publique. Elles sont en effet réduites et généralement positionnées à des niveaux de responsabilités inférieures à ceux des hommes. Le nombre de femmes dirigeantes de partis politiques, députées à l’assemblée nationale ou ministres au sein du gouvernement est largement inférieur à celui des hommes.

Dans le but de corriger ces inégalités, l’application de la loi N°2015_052 de 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives a déjà donné de bons résultats, comme on l’a constaté lors du scrutin communal du 20 novembre 2016 qui a conduit à l’élection de 2 830 femmes conseillères (soit 25, 5%) contre 7% auparavant ou plus récemment , lors de la formation du nouveau gouvernement, avec la nomination de 11 femmes ministres sur 32 (34%) , contre neuf ministres femmes sur 36 (25%) avant, dira Géza Strammer, chargé de programme droit de l’homme de l’union européenne.
Rappelons que cet atelier de 2 jours a regroupé une cinquantaine de participants représentant l’Administration, les partis politiques, les structures faîtières des organisations de la société civile de femmes et de jeunes, les mouvements citoyens, les radios locales partenaires du projet.

Ousmane Sagara
Du 04 Octobre 2018