C’est demain que le président de la République procédera au lancement officiel des festivités marquant le centenaire du palais de Koulouba, siège de la présidence de la République.
L’histoire retiendra que le Général De Trentinian, lieutenant gouverneur du Soudan français de 1895 à 1899, eût le premier, l’idée d’abriter à Bamako sur le site de Koulouba, appelé point « F », le chef-lieu de la colonie, ainsi que les dépendances du gouverneur du Soudan.
Le général de Trentinian construisit ce qu’on appelle « la Folie Trentinian » qui fut l’embryon du palais lui-même construit de 1904 à 1908 pour un montant de 4 millions de francs de l’époque.
Le palais, qui fut considéré comme l’un des plus beaux édifices de l’Afrique occidentale (aussi bien dans les colonies étrangères anglaises et allemandes) a été bâti, en 5 ans sous la direction du gouverneur William Merlaud Ponty.
Mais bien avant Koulouba, la colonisation française, qui a pris corps à Saint-Louis du Sénégal à partir du Haut-Fleuve Sénégal, a connu des pérégrinations.
Le pouvoir colonial dirigé par le commandant supérieur du Haut-Fleuve (Sénégal), qui prit le nom de commandant supérieur du Soudan français en 1887 avec Gallieni, s’installa tour à tour à Bakel au Sénégal, à Médine (Mali) en 1880, puis à Kayes en 1881.
Notre capitale fut érigée en colonie du Soudan français en 1890. Dépendante du Soudan français, elle était directement liée au gouvernement.
L’incarnation du pouvoir
Le choix de Bamako comme capitale du nouveau territoire colonial s’explique par des raisons géopolitiques. Kayes était devenue excentrique pour gérer au quotidien des territoires situés à plus de 3000 km, jusqu’au lac Tchad.
D’autres raisons ne sont pas à ignorer. Il s’agit de la rigueur du climat à Kayes, l’emplacement de Koulouba qui fait de lui un endroit stratégique (un lieu où il est facile de surveiller tout Bamako) et aussi la situation qui fait de Bamako une ville carrefour entre le Haut et le Moyen Niger, la Boucle du Niger, entre autres.
Même après l’indépendance et pendant des décennies, Koulouba continue de fasciner tant bien les politiques que les citoyens lambda.
Il est l’incarnation véritable du pouvoir à telle enseigne que les régimes successifs du Mali indépendant, (du premier président Modibo Keita à Moussa Traoré en passant par Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré l’actuel locataire) y ont élu domicile.
Le lancement des festivités a lieu demain après-midi sous l’égide du président de la République Amadou Toumani Touré à Koulouba.
Les manifestations proprement dites vont durer une semaine et prévoient de nombreuses activités socioculturelles.
Abdrahamane Dicko
23 mai 2006.