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Les Echos : Quel est le rôle de la Maison du partenariat dans les relations Bamako-Angers ?

André Vanhoorebeke : La Maison du partenariat est la représentation angevine à Bamako. Elle a plusieurs vocations ; celle d’être un outil de développement au service de la coopération décentralisée entre Angers et Bamako, notamment dans le cadre des projets mis en place par la ville d’Angers autour de la petite enfance, de la jeunesse et des sports, de la santé publique et prochainement autour de la démocratie de proximité. La seconde vocation de la Maison du partenariat (une institution qui intervient à travers Angers-Loire, une métropole qui se trouve être la communauté d’agglomérations autour d’Angers 29 communes), c’est une collaboration étroite avec Bamako dans les domaines de l’eau, l’assainissement, les déchets solides et liquides.

Les Echos : Dans les domaines que vous venez de citer, qu’avez-vous réaliser concrètement ?

A. V. : Pour l’assainissement, nous sommes intervenu essentiellement sur les déchets solides. Les projets sont en état de réflexion avancée pour ce qui concerne les déchets liquides. Lorsqu’on examine la filière collecte et évacuation des déchets solides à Bamako, il y a deux étapes. La première est la pré-collecte dans les concessions jusqu’aux centres de transit et la seconde est l’évacuation des dépôts de transit vers la décharge finale. Nous avons mis à disposition 4 tracteurs remorques à 4 GIE de Bamako dont deux en Commune II, un en Commune IV et un Commune VI. Au niveau des centres de transit, nous avons réalisé l’avant-projet par rapport à l’aménagement du dépôt de transit du CFP à coté du stade Modibo Kéita. Ce centre de transit sera le premier aménagé dans le district de Bamako qui ressemblera à un véritable dépôt de transit.

Les Echos : Quels peuvent être, selon vous, les impacts des réalisations sur les populations ?

A. V. : L’impact général est l’amélioration des conditions de vie des populations du district. Pour ce qui concerne les projets de la ville d’Angers, ils sont destinés à l’amélioration des conditions d’entrée des enfants au fondamental puisque nous avons réalisé six centres de lecture et d’animation pour enfants. Nous avons permis à ce que ces enfants entrent dans les établissements et de s’initier à la lecture, l’écriture et le calcul.
Pour l’aspect sportif, nous avons réalisé 4 plateaux sportifs dans le district de Bamako et là aussi, nous améliorons l’exercice du sport de masse. Nous allons étendre l’exercice de ce type de sport dans les quartiers.
S’agissant de l’aspect sanitaire, nous avons participé à l’amélioration de la couverture sanitaire dans les différentes communes de Bamako, la réalisation de centres de santé dans chaque commune pour compléter la carte sanitaire de chaque commune. Les impacts sont clairement identifiables. Nous avons participé à une amélioration de la desserte de l’eau potable des populations riveraines. Il y aura d’autres actions.

Les Echos : Lesquelles ?


A. V. :
Ces projets seront essentiellement tournés vers la démocratie de proximité. Nous sommes en cours de discussion avec la Commune II pour réaliser une initiative locale, qui a pour vocation de favoriser une citoyenneté active dans la Commune. Une maison qui sera l’interface entre les pouvoirs locaux et la société, les associations, les ONG en Commune II. La maison permettra le dialogue entre les acteurs de la société civile.

Les Echos : Il y a quelques années la municipalité d’Angers a mis à la disposition de la ville de Bamako une partie de son budget annuel. Est-ce qu’on peut s’attendre à une prochaine augmentation du taux ?

A. V. : Je pense que ce sont des chiffres qu’on affiche très souvent. Mais je crois qu’on est déjà au-delà de tout ça. Un aspect important, original de notre partenariat avec Bamako, c’est que plus de 80 associations angevines sont partenaires avec des associations, des institutions maliennes. Cela est unique dans le cadre de la coopération décentralisée entre la France et le Mali. Il n’y a pas d’autres cas de ce genre.

Les Echos : Quelles ont été les difficultés auxquelles le partenariat a souvent buté ?

A. V. : Des difficultés, nous en avons connu. Mais on n’est jamais complètement satisfait de ce que l’on peut faire. Il y a toujours quelque chose à améliorer. Il y a des Claec pour enfants qui ont encore du mal à promouvoir ce qu’ils font dans la commune. Nous avons des plateaux sportifs dont on aimerait que l’exploitation soit soutenue. Nous avons signé avec tous les maires une convention de stage pour jeunes qui reste inappliquée. Du côté malien, je voudrais que les gens jouent le jeu et fassent preuve d’un dynamisme et d’engouement pour qu’on puisse appliquer ce que nous avons signé.

Les Echos : Que retenez-vous de Bamako au moment où vous partez ?

A. V. : J’ai beaucoup de nostalgie. Mon épouse est Malienne même si elle travaille actuellement au Mozambique. Ici les gens sont très chaleureux, accueillants. On dit souvent que c’est la seule richesse que les gens ont et qu’on ne trouve dans aucun autre pays. C’est avec beaucoup d’amertume que je quitte ce pays.

Propos recueillis par
Amadou Sidibé

26 mai 2006.