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L’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la justice et la solidarité (Adéma/PASJ) a bouclé ses 16 ans d’existence vendredi dernier. Pour commémorer cet anniversaire, les membres du comité exécutif étaient face à la presse au siège du parti. Pour Dioncouda Traoré son président, le parti de l’Abeille a gagné en maturité et compte obtenir une majorité des sièges à l’Assemblée nationale lors des législatives de juillet.

Au cours de la conférence de presse, les responsables de l’Adéma n’ont pas caché leurs ambitions pour les élections législatives. A défaut d’une majorité absolue, l’Adéma veut avoir une majorité relative à l’Assemblée nationale. Le parti, pour ce faire, a élaboré un document intitulé « la stratégie électorale de l’Adéma aux élections législatives de 2007 ».

Selon Dioncounda, le parti ira, en plus de ses listes propres, en listes communes avec les partis membres de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), la mouvance présidentielle. Il ajoutera que malgré les déchirures qu’elle a connues, l’Adéma demeure un grand parti avec 35 % de l’électorat malien.

Mettant les crises qui ont abouti aux déchirures et à la création du Miria, du RPM, de l’URD et de Convergence-2007 au compte d’une recherche d’identité et non d’un rejet du projet de société de l’Adéma, Dioncounda Traoré a indiqué que le vœu de son parti est d’avoir une majorité relative à défaut d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale à l’issue des élections de juillet prochain.

L’Adéma a 103 candidats sur listes propres qui restent encore à valider par la Cour constitutionnelle. Sur le chapitre des relations inter partis politiques, le président de l’Adéma a dit que l’Abeille allait continuer à œuvrer à la réconciliation, voire à la reconstruction de l’Adéma originelle.

Mais, pour l’heure, elle veut instaurer une discipline en son sein. Ainsi a déclaré le président du PASJ, le parti va désormais sévir « avec discernement » contre ceux qui manqueraient aux règles. Selon Dioncounda Traoré, ce sera une des priorités pour les cinq ans à venir afin de consolider le parti. « Nous avons décidé de mettre de l’ordre dans le parti », a-t-il indiqué en insistant encore que l’indiscipline au sein du PASJ ne serait plus tolérée.


Haro sur la corruption, l’injustice…

Abordant la question de la publication du document bilan des 10 ans de gestion du pouvoir, Dioncounda Traoré, qui était, pour la circonstance, entouré des membres du comité exécutif, a fait comprendre que ce document était toujours à la phase de correction. A l’en croire, ce sont des contrevérités et inexactitudes, que contiendraient le document et dont les corrections sont nécessaires, qui font qu’il n’a pas encore vu le jour.

Et à Dioncounda d’ajouter que « le document sera tout de même publié ». Mais la réalité pourrait plutôt être que la publication du document bilan de l’Adéma n’était pas du goût de la plupart des membres du CE qui avaient opté pour un soutien au candidat indépendant ATT. La publication d’un bilan des 10 ans de pouvoir de l’Adéma dans de telles conditions et à l’orée de l’élection présidentielle serait incompréhensible pour le candidat ATT et mal vue de la part des membres du CE.

Evoquant les 10 ans de gestion du pouvoir, le président du PASJ reconnaît que l’Abeille n’avait pas tout réussi en tant que parti politique au pouvoir. « Mais on ne nous a pas laissé travailler », ajoutera-t-il, faisant allusion au travail de sape avec les violences du défunt Collectif des partis politiques de l’opposition (Coppo).

Expliquant les motifs du soutien apporté par l’Adéma au candidat ATT, il a estimé que c’est une des stratégies du parti de conquérir le pouvoir. Mais à en croire Dioncounda, ce soutien est sans contrepartie « Il, (Ndlr : ATT), ne nous a rien promis et demandé et nous ne lui avons rien demandé ».

Au plan social, le président de l’Adéma trouve que la corruption, une bonne justice, une administration performante sont des défis à relever.

Denis Koné

28 mai 2007.