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Cet argent va développer les technologies d’intensification de l’irrigation à petite échelle et poursuivre la gestion de l’eau.Par 115 voix contre 2 et aucune abstention, l’Assemblée nationale a adopté la semaine dernière un projet de loi allant dans le sens de la modernisation des systèmes d’agriculture, des petits producteurs et des chaînes d’approvisionnement. Le texte va aussi préparer le démarrage du fonds d’appui à l’agriculture comme prévu dans la Loi d’orientation agricole.

La loi en question autorise la ratification de l’accord signé à Bamako en septembre dernier entre le Mali et l’Association internationale du développement (IDA) pour le financement du Projet d’accroissement de la production agricole.

jpg_assemblee-nationale.jpg L’IDA prête à notre pays 34,13 milliards destinés à financer ce projet. Avec 37 % du PIB et occupant 80 % de la population active, l’agriculture demeure la principale source de développement économique et de bien être social. Le Mali se caractérise pourtant par une insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique liée à une pauvreté endémique. Les besoins nationaux en matière de productions céréalières ne sont pas toujours couverts à 100 %.

D’où le recours régulier à des importations de riz. On note une faible productivité des exploitations, une motorisation encore faible et un usage d’intrants agricoles et de semences améliorées essentiellement limité à la culture du riz (zone Office du Niger) et au coton (zone CMDT). On relève également d’importantes pertes de récoltes et des technologies post-récoltes largement sous développées.

Enfin, les investissements privés dans l’agriculture demeurent faibles en zones rurales et les exploitants ont un accès limité aux crédits. Dans ce contexte, le Mali a demandé à ses partenaires de financer le Projet accroissement de la productivité agricole au Mali (PAPAM). L’ambition est de consolider les projets antérieurs, d’accroître la productivité des petits exploitants agricoles et producteurs agro-industriels dans les systèmes de productions ciblés dans certaines régions. Le projet s’articule autour de trois composantes : le transfert de technologie et de prestation de service aux producteurs agricoles, les infrastructures d’irrigation et l’approche programmatique, le suivi sectoriel et la coordination du projet.

Le projet va donc aider à faire face aux principales contraintes liées à la productivité agricole, à développer les technologies d’intensification de l’irrigation à petite échelle et à poursuivre la gestion de l’eau. Il va aussi contribuer au développement de quelque 3000 ha de terres. L’Office du Niger pourra ainsi améliorer sa modernisation, sa structure de gouvernance, sa gestion de l’eau et ses pratiques. Du nouveau matériel remplacera les instruments, l’auscultation et l’assistance technique pour mettre à jour des manuels d’urgences pour les barrages de Sélingué et Markala.

On prévoit en outre une assistance technique pour améliorer la coordination entre les différents intervenants dans le secteur agricole. Au cours du débat qui a suivi la lecture du rapport de la commission saisie au fond, les députés ont posé des questions sur la transformation des produits agricoles, sur le maintien des terres arables et l’évolution de la productivité dans notre pays.

Le ministre de l’Agriculture, Agatam Ag Alhassane, a admis que le défi de la transformation est réel. Les partenaires en sont régulièrement alertés. L’autre défi important réside dans la conservation des sols. Avec le recours au bois de chauffe, chaque année ce sont des milliers d’hectares qui sont perdus pour l’agriculture. Pour ce qui est de l’évolution de la productivité, il a indiqué que celle-ci est passée de 300 kg par hectare à 900 kg par hectare entre 1960 et 2010 pour le mil.

Pour le sorgho, on est à 1200 kg par ha contre 600 kg, il y a 50 ans. Nos paysans produisent aujourd’hui 1200 kg à l’ha en coton contre 300 kg au début. Pour le riz, on est passé de 1500 à 8000 kg. En 1950, on produisait 500 kg de maïs à l’hectare. On en est actuellement à 3 tonnes. Il y a enfin relevé que l’implication de l’APCAM dans la mise en œuvre du projet, reflète la volonté politique de responsabiliser les producteurs.

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Un texte contre le financement du terrorisme

Par un vote unanime des 92 députés présents, les élus de la nation ont adopté vendredi le projet de loi portant loi uniforme relative à la lutte contre le financement du terrorisme. Il est admis que le nombre et la gravité des actes de terrorisme international dépendent en effet, en grande partie des ressources financières dont peuvent disposer les personnes et les entités impliquées dans les activités de terrorisme. Aussi, la lutte contre le financement du terrorisme constitue l’une des principales composantes du combat global contre le terrorisme. Cette lutte contre la criminalité financière et la problématique de l’insécurité, notamment du terrorisme, de la drogue et du banditisme transfrontalier dans toutes ses complexités se trouvent aujourd’hui au cœur des préoccupations de la communauté internationale.

Ces questions interpellent nos Etats et suscitent de profondes réflexions pour en identifier les causes et définir des stratégies et méthodes communes de luttes, à même d’en éradiquer les effets. Parmi les conséquences du terrorisme, il y a les pertes en vie humaine, les invalidités et les destructions des biens et du tissu économique. Le phénomène du terrorisme ayant pris un caractère transnational, il devient impérieux d’adopter un cadre juridique spécifique et une coopération entre les Etats.

Le texte ainsi adopté vise à renforcer le dispositif juridique national existant. Il complète et renforce l’ensemble du dispositif national de lutte contre la criminalité financière transnationale et en particulier les textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux. Ce projet de loi s’inscrit dans le cadre global de lutte contre le terrorisme dans toutes ses formes, le texte va conformer la législation nationale à la loi uniforme relative à la lutte contre le terrorisme dans les Etats membres de la Communauté économique et monétaire ouest africaine (AEMOA).

La loi prévoit des mesures de prévention de financement du terrorisme, la coopération internationale et l’extension des prérogatives de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) qui est un organe chargé de recueillir et de traiter les informations financières relatives au blanchissement des capitaux et les renseignements sur le financement du terrorisme.

Elle définit le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme au Mali en mettant en œuvre la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1999 pour la répression du financement du terrorisme et ses 9 annexes ainsi que les principales recommandations internationales contre le financement du terrorisme. Elle va assurer l’indépendance des dispositifs de lutte contre la criminalité financière transnationale en vigueur.

Il ressort de l’écoute des personnes ressources qu’il est nécessaire pour notre pays d’adopter ce texte contre le financement du terrorisme. Un phénomène qui se pose avec acuité pour le Mali. Notre pays étant au niveau de l’UEMOA, le tout dernier à ne l’avoir pas ratifié. Cela, alors qu’il est mis en exergue sur le plan régional et international, en relation avec les détentions des otages. Ce texte était défendu par le général Sadio Gassama, ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection civile.

Les députés ont poursuivi en examinant et en adoptant, à l’unanimité des 94 présents, le projet de loi portant modification de la loi du 26 juillet 1985 relative à la promotion du patrimoine culturel. Nous y reviendrons dans notre prochaine livraison.

Allaye Lam

Essor du 29 Novembre 2010.