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Puisqu’il s’agit des femmes, les organisateurs de cette journée de sensibilisation, ont donné le privilège à la plus belle femme du Mali, en occurrence Yaïdio Diakité (Miss ORTM 2005) de livrer un message à toutes les femmes du Mali.

Je lance un vibrant appel à nos grandes mères en premier lieu, à nos mères, à nos tantes et à nos soeurs pour qu’elles arrêtent de conduire les petites filles sur l’autel de l’excision. J’en appelle à nos pères, à nos oncles, à nos frères et à nos maris à nous aimer telles que nous sommes. Quant à nous les jeunes filles, nous devons savoir que le plus grand trésor que nous possédons est notre corps, n’acceptons plus qu’il soit mutilé. Sachons qu’aucune raison n’explique qu’on coupe nos parties les plus intimes. Aucune explication ni religieuse, ni culturelle, ni sanitaire n’existent de manière irréfutable pour nous obliger à nous soumettre à une telle douleur, rien que pour satisfaire les caprices de je ne sais qui”, tel est le message de la plus belle jeune fille du Mali.

Le Secrétaire Exécutif d’Amnesty International-Mali a dans son exposé, parlé des différentes formes de mutilation génitale, des effets néfastes…Environ 138.000.000 millions de filles à travers le monde, deux millions par an, soit six mille par jour sont victimes de cette pratique.

La mutilation génitale féminine est l’expression consacrée pour l’extraction d’une partie ou de la totalité des organes génitaux féminins. La forme la plus sévère, dira t-il, est l’infibulation ou circoncision pharaonique (15% en Afrique). On distingue la clitoridectomie (une partie ou la totalité du clitoris est coupée), l’excision et la coupure de la “labiamajora” c’est-à-dire les grandes lèvres qui sont ensuite collées ou cousues pour ne laisser qu’un petit trou pour évacuer les urines et les menstrues. En Afrique 85% des MGF consistent en la clitoridectomie ou excision dont la forme la plus légère est la coupure de la tête du clitoris.

Les effets néfastes de l’excision, dira, le Directeur Exécutif d’Amnesty International sont entre autres, les risques de mort par hémorragie, la blessure des organes autour du clitoris, la rétention d’urine qui peut provoquer des infections graves, infection chronique, le saignement intermittent, l’abcès et la tumeur de nerf qui peuvent causer des maladies ou des douleurs externes, la relation sexuelle douloureuse parfois.

Enfin la diminution de la sensibilité aux relations sexuelles, douloureuse avec des conséquences insoupçonnées : le cas des femmes qui apprennent que les rapports sexuels sont bons mais qui ne sentent presque rien avec leur conjoint et qui risquent d’aller voir ailleurs.

Moussa TOURE

08 février 2006.