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La drépanocytose est une maladie héréditaire qui se caractérise par la présence d’une hémoglobine anormale dans le globule rouge appelée hémoglobine S. Elle engendre des complications comme la méningite, la pneumonie, l’infection osseuse, entraînant la mort, l’interruption de grossesse, les naissances prématurées, une crise importante au moment de l’accouchement.

Au Mali, on enregistre plus d’un million cinq cent mille (1.500.000) sujets porteurs du germe qui l’ont hérité de leurs parents. Dans le District de Bamako, environ cinq cent (500) naissances sont des naissances drépanocytose grave, c’est-à-dire des enfants qui ont hérité des germes des deux parents.

Animée par le Dapa A. Diallo du département d’hématologie de l’université de Bamako, cette conférence-débats a enregistré la présence de la représentante de la marraine de l’association, de la présidente de la Fondation pour l’Enfance, du représentant du ministre de la Santé Mamadou Sidibé, de la secrétaire exécutive de la CAFO Mme Traoré Oumou Touré, des membes de la CAFO, de l’AMLUD et de plusieurs invités s’interessant à la promotion de la santé.

Ainsi, dans son mot de bienvenue, le président de l’AMLUD a salué les femmes d’avoir accepté de se joindre à eux pour cette conférence et les a invitées à être les porteuses du message pour informer l’opinion nationale.

Il a par ailleurs rappelé que c’est le 26 mai 2006 que le projet de résolution de la drépanocytose a été signé. Et c’est en septembe prochain que la question sera discutée à l’Assemblée générale des Nations Unies pour que cette maladie soit inscrite comme une priorité de santé publique.

Quant à la secrétaire exécutive de la CAFO, elle a rassuré de l’appui de la coordination et de ses démembrements aux côtés de l’AMLUD pour vulgariser la bonne information pour que la drépanocytose entre dans les calendriers de lutte.

Pour le représentant du ministre de la Santé cette journée 20 juin, journée de lutte contre la drépanocytose est rassurante par rapport à l’engagement des mères.

Il a par ailleurs salué les efforts de l’AMLUD avant de rassurer l’engagement continu du département. Ces différentes interventions ont été suivie par l’exposé du Pr Dapa A. Diallo sur “la drépanocytose aujourd’hui au Mali.”

A en croire le Pr Diallo, la drépanocytose n’est pas une maladie du mauvais sort ni une maladie contagieuse encore moins une maladie incompatible avec le mariage. Selon lui, dans le monde, on enregiste 50 millions d’hétérozygotes (porteurs de germes), 10 à 40% de ce chiffre se trouve en Afrique.

Et environ 2.300.000 naissances par an d’homozygotes avec 50% de mortalité avant cinq ans. Au Mali, on enregistre une très forte mortalité dans l’enfance (environ 70% meurent avant 10 ans.

Parlant des risques liés à la maladie et des manifestations dominantes, il a souligné que la drépanocytose provoque des complications aiguës (douleur, anémie, infections, accidents vasculaires aigus)

Concernant le poids économique de la maladie dans notre pays, il a souligné que le coût moyen de l’hospitalisation est de 41.000 FCFA. Parlant du suivi trimestriel et du traitement, le bilan coûte environ 12 000 à 20 000 FCFA et l’ordonnance entre 6000 et 15 000 FCFA.

Pour le Pr Diallo, les stratégies de lutte contre la drépanocytose au Mali peuvent être entre autres la reconnaissance de la drépanocytose comme une priorité de santé, la création des conditions scientifiques et techniques d’un dépistage précoce de la maladie, la formation du personnel de santé à une meilleure connaissance de cette maladie, l’information et la sensibilisation de la population.

Dado CAMARA

21 juin 2006.