Dépasser le cap des 100 000 hectares aménagés, introduire le riz hybride pour atteindre un million de tonnes de riz paddy d’ici à l’horizon 2012 : telle est l’ambition du PDG de l’Office du Niger qui a engagé des actions et des réformes dans ce sens.
Arrivé il y a peu à la tête de l’Office du Niger, le PDG du géant agricole de l’Afrique de l’Ouest ambitionne d’accélérer la mise en œuvre de l’ensemble des actions qui pourront concourir à l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Mali. Pour y parvenir, Kassoum Dénon ne passe pas par quatre chemins. Il entend accélérer et augmenter le rythme des aménagements en les faisant passer de 1300 hectares par an à 3000, voire 4000 hectares par an.
Cela est possible avec les projets que l’Office du Niger a sous les bras et grâce au retour des partenaires techniques et financiers. Au rayon des projets de grande envergure, le PDG de l’Office du Niger classe pêle-mêle l’aménagement à M’Bewani de 2500 hectares sur financement de l’Union européenne dont les travaux ont été lancés récemment par le président de la République, de 1500 nouveaux hectares à Molodo financés par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), de 2200 hectares à Fédié Sabalibougou financés par la Banque mondiale…
Il est également prévu à N’Débougou III l’aménagement par la KFW de 1900 hectares, de 1700 hectares à Chiango par les Allemands sans oublier les 2000 hectares qui vont être réhabilités par le Canada et les 5200 hectares du Millenium Challenge Account (MCA) sur lesquels 1000 hectares ont été mis en culture. A ceux-ci s’ajoutent les 2600 hectares devant être aménagés dans le casier de Molodo, phase II par la BOAD, la réhabilitation du Retail IV et du Retail IV-bis par la Coopération française. Le PDG de l’Office du Niger ne passe pas non plus sous silence N-Sukala, Sosumar, Malibya.
De retour de Kampala où il avait accompagné le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé du Développement intégré de la zone Office du Niger (Sédizon), Abou Sow mandaté pour représenter le Premier ministre et enlever le trophée de celui-ci pour le succès de l’Initiative riz, le PDG de l’Office du Niger estime que Kampala a été « un espace de communication inédite pour l’expérience malienne en matière d’intensification et de productivité à travers l’Initiative riz ».
Tout en saluant la démarche méthodologique et le calme avec lequel le chef du gouvernement, Modibo Sidibé a su conduire l’Initiative riz, Kassoum Dénon pense qu’avec la volonté politique actuelle affichée, « il est possible de révolutionner la production agricole au Mali ».
Convaincu qu’il est, l’Office du Niger doit et peut franchir le chiffre fétiche des 100 000 hectares aménagés d’ici à l’horizon 2012. Un chiffre jamais atteint depuis 1932 année correspondant à la création de l’Office du Niger. Le potentiel actuel des superficies cultivables à l’ON est d’environ 98 000 hectares.
Au-delà de l’accélération du rythme des aménagements, le patron de l’Office du Niger à penser à booster la production agricole. Pour l’atteinte de cet objectif, il sera procédé à l’introduction du riz hybride dont les premiers tests ont été effectués cette année à Niono et à comptoir 2000 à M’Bewani. « Nous avons fait ce choix technique parce que les variétés conventionnelles ne peuvent pas dépasser le potentiel phytogénétique de 8 tonnes à l’hectares. Avec l’introduction des hybrides, le rendement sera de 10 à 15 tonnes à l’hectare », explique Kassoum Dénon.
Autres avantages des hybrides : ils ont non seulement un cycle court de 110 jours au maximum mais aussi consomment moins d’eau que les variétés actuelles. Avec les nouveaux aménagements et la diffusion du riz hybride, l’Office du Niger pourra obtenir 1 million de tonnes de riz paddy d’ici à l’horizon 2012. Cette nouvelle vision du PDG de l’Office du Niger sous l’autorité du Sédizon sera accompagnée d’une série de mesures. Il en est ainsi de la tarification volumétrique de l’eau jusqu’à la parcelle, la formation des producteurs pour la gestion rationnelle de l’eau, une bonne planification de la culture maraîchère, l’abandon progressif de la contre saison de riz pour mieux gérer l’eau.
Cette nouvelle démarche se fera en concertation avec les producteurs, la recherche, les privés, les autres administrations techniques et l’Office du Niger. Dans les plaines du Delta intérieur du Niger, le challenge est grand et les solutions à portée de main pour un Mali autosuffisant.
Mohamed Daou
01 Novembre 2010.