L’Ambassade des USA a abrité le mardi dernier une conférence sur la présidentielle américaine, animée par un expert de la politique américaine, Steven Rudy Ekovich, professeur à l’Université américaine de Paris.
Le mardi qui suit le premier lundi de novembre, donc le 4 novembre, les électeurs américains seront invités à voter pour l’élection de leur président. Cependant, ils n’élisent pas directement celui-ci : le scrutin est au suffrage indirect.
A cet effet, le peuple américain se prépare à élire leur 44è président. Depuis quelques mois, les candidats des deux principaux partis (démocrate et républicain) se battent sur le terrain pour faire connaître leur programme, et convaincre le maximum d’électeurs. Mais les élections américaines sont aussi complexes et cela même pour les Américains, fait remarquer Steven Rudy Ekovich, professeur à l’Université américaine de Paris.
La complexité des élections américaines a trait à l’élection du président, qui est élu au suffrage indirect, c’est-à-dire à travers de grands électeurs -au nombre de 538- à qui il revient la responsabilité d’élire en décembre prochain, le candidat du parti qui gagnera les élections de novembre.
Le président et le vice président sont élus par un collège électoral, qui est constitué de grands électeurs élus au suffrage universel dans chaque Etat. Car, les USA sont une fédération dans laquelle les 50 Etats autonomes doivent être représentés équitablement.
Pour comprendre les élections américaines, il faut, selon Steven Rudy Ekovich, se référer au paysage électoral, à la filiation partisane et au cadre géographique ou territorial.
L’histoire politique des USA a abouti à l’existence d’un bipartisme. Le parti démocrate et le parti républicain réunissent des conventions chaque quatre ans pour désigner leurs candidats à l’élection présidentielle. La convention est aussi l’occasion pour les candidats de présenter leur programme. En fonction de l’appartenance à ces deux grands partis, les 2/3 des électeurs américains sont des démocrates et des républicains, l’autre tiers n’appartenant à aucun parti. On les appelle les Indépendants, qui, eux aussi, participent à l’élection du président. Ce sont eux qui départagent souvent les candidats des deux grands partis.
La campagne électorale vise le plus souvent à convaincre le maximum de ces Indépendants, car les électeurs des principaux partis sont considérés comme acquis, même si ce n’est pas toujours le cas. Les électeurs américains sont difficilement saisissables, car ils ont leurs critères de choix qui vont de la personnalité du candidat à sa maîtrise de la politique étrangère, en passant par le programme notamment les questions de politique publique, sociale, l’économie et les valeurs que les candidats incarnent.
Steven Rudy relève que la politique étrangère n’est pas forcement une préoccupation des électeurs américains sauf si les USA sont menacés ou sont en guerre. Dans leurs critères, figure également l’appartenance à un des deux grands partis qui se partagent l’électorat américain. L’expert américain indique que les femmes et les jeunes américains votent dans leur majorité pour le parti démocrate contre les vieux et les riches pour son rival républicain. Les noirs et les hispaniques ont aussi un penchant pour les démocrates.
L’élection du président des USA, qui commence depuis la déclaration des candidatures, suit un long cheminement qui se termine en décembre de l’année des élections à l’élection du président par les grands électeurs. Le processus comportera, entre autres, la campagne pour les primaires, la convention nationale des partis républicain et démocrate, où les candidats sont officiellement investis ; l’élection des grands électeurs qui est l’avant dernière étape des élections présidentielles américaines. Ce sont eux qui choisiront entre John McCain et Barack Obama en décembre 2008.
Pronostics
En novembre prochain qui, de John McCain candidat des Républicains où de Barack Obama, celui des Démocrates, sera le 44è président des USA ?
Sans se prononcer formellement sur la question, le conférencier a donné les atouts et les handicaps des deux candidats en lice.
John McCain a comme atout son expérience sénatoriale et sa maîtrise de la politique extérieure des USA. Il n’est pas un vrai conservateur. C’est un modéré qui s’est opposé souvent à Georges Bush sur certaines questions.
Cela explique la façon dont il a pu neutraliser la question de l’Irak sur laquelle son adversaire comptait pour le déstabiliser. Mais son âge, 72 ans, et l’usure du pouvoir républicain jouent contre sa candidature, explique le conférencier.
Quant à Barack Obama, il aura à son avantage sa jeunesse, 46 ans, et le fait qu’il incarne le changement. Il a beaucoup plus d’argent que son concurrent et bénéficie de l’influence de la cherté de la vie sur les électeurs. Son manque d’expérience politique, il n’a que 3 ans au Senat contre 21 ans pour McCain, et la couleur de sa peau peuvent être de sérieux handicaps à son élection.
I MAIGA
28 Août 2008