S’il est vrai que le Mali a aujourd’hui beaucoup de joueurs professionnels évoluant à l’étranger, il ne faudrait pas également oublier qu’il regorge également de talents sur l’échiquier national. Mais, le vrai problème qui se pose actuellement est celui de leur encadrement et de leur appui afin qu’ils deviennent demain, de véritables stars qui puissent défendre nos couleurs nationales, à l’instar de Djilla, Seydoublen, Kanouté, pour ne citer que ceux-ci.
Le cas le plus frappant est celui de certains joueurs évoluant dans notre championnat d’élite. Ceux-ci, malgré leur bonne volonté de percer dans l’univers du football, sont souvent confrontés à une précarité tant sur le plan matériel que financier. A cela, s’ajoute des problèmes d’ordre sociaux et organisationnels au sein de leurs clubs respectifs.
En témoigne cet exemple que nous avons voulu volontiers prendre sur Alou Diarra alias Ladji. Ayant commencé à jouer dans les rues de Bamako comme tout jeune malien attiré par le football, alors âgé seulement de 12 ans, Alou Diarra intègre l’AS Yélé. Puis il poursuivit son aventure en 2003 avec le Soleil d’Afrique de Faladié où il obtient sa première licence pour évoluer avec les cadets dans le championnat national.
Cela le conduira plus tard à Koulikoro où il décida d’évoluer avec une équipe de deuxième division (D2): celle de Kénenkou. Avec cette dernière, il participera au tournoi de la montée en D1. Malheureusement, cette équipe ne parviendra à se hisser en première division.
Mais, c’est véritablement en 2005 que la carrière footballistique du jeune Alou Diarra va commencer. En cette année Kénenkou FC jouait contre l’AS Nianan de Koulikoro en match comptant pour les éliminatoires régionales de la Coupe du Mali. Au regard de ses prestations dans cette compétition, il sera plus tard sollicité par le sélectionneur de l’AS Nianan de Koulikoro, l’Ivoirien Aka Kouamé.
Très rapidement, Alou Diarra s’impose en sa qualité polyvalente de latérale droit ou gauche. Tout dépendait des circonstances du match à livrer. Mais, comme “une seule hirondelle ne fait pas le printemps”, il ne parviendra pas avec ses coéquipiers à maintenir le Nianan en D1. Rappelons qu’au terme de la saison sportive 2007-2008, le Nianan de Koulikoro est descendu en D2.
Voilà qui met en difficulté bon nombre de joueurs de cette équipe. A cela s’ajoute une situation qui ne les arrangeait pas beaucoup, car c’est seulement en cas de victoire que les joueurs pouvaient avoir leurs primes, soit 10.000 CFA par match.
C’est en fonction de toutes ces difficultés que le jeune Alou Diarra alias Ladji, né en 1987 à Bamako, voulait entre temps démissionner pour jouer dans un autre clud de l’élite. “Je voulais démissionner pour tenter ma chance avec un club de première division ici à Bamako, après la descente de mon club en D1. Je suis en bon terme avec les dirigeants du Nianan. Je pourrai même évoluer avec ce club à condition qu’on me promette d’arranger ma situation. Mais, je voudrais aussi, poursuivre ma carrière à un haut niveau. J’étais en pourparlers avec l’ASB qui devait m’aider à payer les frais liés à la demande de démission au niveau de la Ligue.
Mais, cela n’a pas pu marcher et faute de moyens financiers, je n’ai pas pu démissionner. Or, le temps imparti à ces démissions est déjà écoulé (mois d’octobre). Je me trouve donc aujourd’hui dans une situation inconfortable. Néanmoins, je reste confiant et pense que les choses pourront marcher, étant donné que la saison sportive 2008-2009 n’a pas encore commencé. Pour ainsi dire je suis en quête d’un club qui pourra satisfaire mes besoins”, nous a confié Alou Diarra, un peu dubitatif sur le sort qui sera réservé, dans les jours à venir, à sa carrière sportive.
Comme ce jeune, plusieurs joueurs vivent les mêmes réalités. Ceci est déplorable dans la mesure où notre pays risque ainsi de perdre ou de gâcher des talents qui pourraient un jour, honorer notre pays sur l’échiquier continental, voire mondial.
Bruno Loma
18 Novembre 2008