Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Permettez moi, en cette veille bénie de l’année de grâce 2006, de remercier Dieu le Tout Puissant pour m’avoir permis d’être un acteur et un témoin de toutes les grandes étapes du parcours de notre cher Pays, de la période coloniale à nos jours. Un tel privilège n’est malheureusement pas donné à tout le monde et il fait obligation, à moi et à tous ceux de ma génération, de porter témoignage de façon impartiale et de nous rendre utiles à tous moments, à tous ceux qui voudront bien faire appel à notre modeste expérience.
Je ne me considère pas vraiment comme un homme politique. Mon engagement dans ce domaine découle du constat que notre cher Pays avait et a encore besoin de tous ses enfants pour exister et se développer. C’est pourquoi je n’ai pas hésité un instant de rentrer au Pays à la retraite en 1985, mettant ainsi fin à un longue carrière de 25 ans dans les Institutions des Nations Unies. Je ne pouvais en effet, faire moins que d’accompagner du mieux que je pouvais, l’expérience démocratique et exaltante que nous venions d’entamer après les douloureux évènements de 1991.
Mon objectif n’était nullement, Dieu m’est témoin, de parvenir au pouvoir par tous les moyens, toute chose contraire aux valeurs que je cultive ; mais de faire en sorte que le Mali s’engage résolument dans la voix d’une démocratie véritable et d’un développement harmonieux et irréversible, car les conditions, véritablement, en existaient. J’ai donc considéré que ce combat méritait d’être mené même au soir de ma vie. Je suis donc fier d’avoir accompagné mouvement historique, et à travers le Parti politique que nous avons créé avec les amis et des militants et alliés qui l’ont animé.
Aujourd’hui, je suis heureux de saluer, sincèrement et solennellement, l’engagement de mes amis du Collectif des Partis Politique de l’Opposition (COPPO) et du regroupement d’Espoir 2002 avec mes biens vifs remerciements et ma gratitude pour la confiance et l’estime qu’ils m’ont témoignées. Bien sûr la route fut longue et parsemée de mille et une difficultés, mais la cause en était noble et les développements intervenus depuis lors en témoignent. Mais aucune amertume ni aucun regret pour ces résultats obtenus. Aucune lutte pour notre Mali éternel n’est « marchandage ».
Par ailleurs, je me réjouis aujourd’hui très sincèrement de l’atmosphère conviviale dans laquelle évoluent les acteurs politiques et la Société civile. Dans un monde de plus en plus troublé, et dans une conjoncture économique des plus difficiles. Cette situation peut être porteuse d’espoir à condition, bien entendu, que les développements ne s’opposent à l’existence d’une opposition réelle et constructive. Je saisis cette occasion pour exprimer aux autorités de notre Pays, mes voeux les meilleurs pour la réussite de l’expérience en cours, tout en leur demandant de conserver constamment à l’esprit le Mali, rien que le Mali d’abord.
Aujourd’hui, je suis donc très heureux et ému de devoir annoncer à vous tous et à travers vous à notre peuple, mon retrait de la vie politique active avec toutefois la conviction que la relève est assurée et qu’elle est de bonne qualité.
Ma décision ne s’apparente nullement à une quelconque capitulation, mais elle découle simplement de considérations liées à l’âge et ses contraintes.
Je remercie bien vivement tous les camarades du RDP tous les militants et sympathisants du Parti ainsi que tous ceux qui, unanimement et avec désintéressement m’ont accompagné durant cette période exaltante. Il leur appartient maintenant de poursuivre le combat commencé pour un Mali meilleur dans le respect et la courtoisie des uns envers les autres.
Je ne saurais terminer sans dire un très grand merci à tous les Chefs de Partis du Mali pour l’amitié et la considération que nous nous sommes mutuellement témoignées durant cette belle période pour lesquelles je leur exprime toute ma gratitude.
A l’ensemble de la presse écrite et parlée, je rends un hommage appuyé car elles n’ont épargné ni leur temps ni leur énergie pour servir la cause de la vérité simplement pour la construction et la pérennité de notre beau pays.
Il demeure évident et constant que je reste à l’entière disposition de la Classe Politique, des Autorités, de la Société civile et de tous citoyens tant qu’il sera possible pour moi de me rendre utile à la Nation et à mes concitoyens, qui constituent plus que jamais ma raison de vivre.
Bonne et Heureuse Année 2006. Merci et que Dieu vous garde en Sa gracieuse Majesté.
16 janvier 2006.