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La cérémonie avait pour but de lui rendre un dernier hommage à Ali Farka Touré avant son inhumation à Niafunké, sa ville natale.

L’homme propose Dieu dispose, les conditions météorologiques n’ont pas permis le transport du corps par avion.

Après moult tractations entre le ministre de la Culture Cheick Oumar Cissoko et les responsables de l’aéroport, la nouvelle : “tous les vols sont annulés pour cause de mauvaise visibilité ».

Après une brève concertation entre la famille et les responsables ministère de la culture, la décision a été tranchée.

La dépouille mortelle de Ali Farka Touré va être finalement transportée par la route. Toute chose qui rendra impossible son enterrement hier après midi à Niafunké.

En principe, c’est aujourd’hui au milieu des siens que le citoyen le plus célèbre de Niafunké va rejoindre sa dernière demeure.

L’hommage des artistes Toumani Diabaté, le bref compagnon de bonheur de Ali Farka Touré – avec qui il a eu le trophée Grammy Awards de meilleure musique d’inspiration traditionnelle – a au nom des griots rendu un hommage à Ali.

Le jeune musicien Samba Touré, a trouvé au défunt l’exemple que doit suivre la jeune génération : “Comme lui, on est fier d’être artiste et de mourir artiste ».

L’un des hommages, le plus émouvant est venu de l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré : “Ali n’appartient pas seulement au Mali. Il appartient à toute l’Afrique et au Monde entier » a-t-elle déclarée avec une voix nouée par l’émotion.

Avant de poursuivre : “il a laissé un lourd héritage pour le monde musical. Nous prenons l’engagement de pérenniser son œuvre ».

Les créateurs, les musiciens, ont tour à tour passé auprès du cercueil pour saluer la mémoire de l’illustre disparu. L’association des Municipalités du Mali, a également tenu à rendre à leur collègue, maire.

Faut-il rappeler, Ali Farka Touré fut également dans sa vie un éphémère homme politique. Il a été élu en 2004, maire de sa ville natale – Niafunké – sous les couleurs de l’URD.

Son manager Nick Gold, a quitté directement Londres, en Angleterre a lui aussi livré ses impressions au Républicain : “C’est une perte pour la musique universelle ». “Depuis 20 ans je travaille avec Ali. Et à chaque production, il avait le don de nous émerveiller », a-t-il souligné.

Il a par ailleurs révélé qu’il travaille en ce moment sur le dernier album de Ali Farka Touré, qui sortira dans quelques mois.

Ali Farka Touré, a vécu. Mais son œuvre demeure… pour la postérité. Ainsi va la vie. Comme le dit le poète, les morts ne sont pas morts…

Almahady M Cissé

09 mars 2006.