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Il arrive que les dents et la langue d’une même bouche ne soient pas d’accord, dit un proverbe de chez nous. Et l’Algérie et le Mali sont comme la langue et les dents. Au nom de la géographie et au nom de l’histoire. Les heurts sont donc inévitables mais au point de devenir structurels ?

Car c’est l’impression que laisse la passe d’armes entre Alger et Bamako sur la question ô combien sensible de la sécurité dans l’espace sahélo-saharien. Et surtout, pas d’hypocrisie : qu’on ne nous dise pas qu’au plan diplomatique, tout baigne dans l’huile.

Car ce que nos officiels ne peuvent pas se dire, ils le font dire à la presse. Avec côté algérien plus de hargne à pendre les autorités maliennes au croc de boucher. Et côté malien, quelques réactions outrées et, sans doute, un agacement légitime devant les attaques continues contre le président du Mali mais aussi, il faut le reconnaître, moins d’arguments factuels issus ou non des services de renseignements comme c’est manifestement le cas des articles publiés par la presse algérienne.

Laquelle en cherchant à établir des liens entre le narcotrafic et Aqmi et une complicité entre ces deux fléaux et nos plus hautes autorités cherche écho auprès de la communauté internationale.

Washington en ce moment plus que Paris qui s’assouplirait volontiers jusqu’au dénouement de l’affaire Camatte. Alger, c’est évident, est en train d’aller de plus en plus loin, et le désamour entre Boutef et ATT ne peut plus se cacher. Du pain béni pour Al Qaeda au moment où il faut plus d’unité, de cohésion et de synergie entre les deux pays pour vaincre l’hydre terroriste.

Adam Thiam

09 Février 2010.