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Vendredi dernier, les forces de l’ordre ont ouvert la « chasse » aux échangeurs de billets de banque et revendeurs de cartes téléphoniques aux environs de la Banque de développement du Mali (BDM-SA). Nul ne connaît les motivations réelles de cette traque.

« Maintenant, les forces de l’ordre sont fréquentes ici. Elles peuvent venir deux à trois fois par semaine », affirme un échangeur d’argent. En effet, les échangeurs d’argent et les revendeurs de cartes téléphoniques aux alentours de l’agence centrale de la Banque de développement du Mali font l’objet de patrouilles de certaines forces de l’ordre depuis quelque temps.

La dernière opération des hommes en tenue remonte à vendredi dernier. Interrogés, les cibles des patrouilleurs, les échangeurs d’argent et les revendeurs de cartes, disent ignorer les véritables raisons et crient à l’arbitraire. « Nous ne savons pas vraiment qui sont ces porteurs d’uniforme et pour quel motif ils nous pourchassent. Selon nos remarques, ils n’ont même pas de mandat de mission ».

Ces échangeurs d’argent et les revendeurs écartent l’hypothèse selon laquelle ces forces de l’ordre agissent de connivence avec les responsables de la banque au cauris. « La BDM n’a rien contre notre présence ici, car elle sait que nous ne faisons rien de mauvais ici et le PDG l’a fait savoir à la télévision nationale. Donc, elle n’a rien à voir dans cette affaire ».


Ils accusent les forces de l’ordre d’« abus de pouvoir » et de « chercheurs de prix de cigarettes
». « Chaque fois qu’elles reviennent d’une mission, elles s’arrêtent ici pour régler nos comptes sans un ordre de qui que ce soit », tranche un revendeur de cartes très remonté.

Majoritairement, les échangeurs d’argent et les revendeurs de cartes, qui disent rendre service par leur travail aux Maliens, accusent leurs « ennemis » de racket. « Si elles nous arrêtent, elles nous rackettent. Chacun paie au minimum 3000 F CFA avant de se faire libérer et elles ne nous amènent même pas avec eux ».

Le hic, c’est qu’une fois pourchassés par les forces de l’ordre, ces « ciblés » courent dans tous les sens et sont souvent victimes d’accident comme l’attestent les propos d’un trentenaire habitué aux échauffourées. « Nous courons un grand risque ici. L’autre jour, en fuyant des porteurs d’uniforme, un de nos camarades s’est heurté à un innocent motocycliste et tous les deux ont été grièvement blessés ».

Ils ont enfin souhaité que toute la lumière soit faite sur cette affaire afin qu’ils sachent réellement pourquoi les forces de l’ordre n’arrêtent pas de les guetter comme le vautour le fait avec la charogne.

Ogopémo Ouologuem
(stagiaire)

23 juillet 2007.