Au deuxième jour de sa session qui se tient à son siège à Koulouba, le CESC a entendu mardi le ministre de l’Education, le Pr. Mamadou Lamine Traoré. Sa venue dans les débats, qui s’est traduite par un exposé sur la « Loi d’orientation de l’école », s’explique par le fait que le thème de la présente session porte sur « Education et emploi des jeunes ».
Le ministre a manifestement une dent contre les institutions de Bretton Woods (la Banque mondiale et le Fonds monétaire international).
Il a tenu à exprimer son ressentiment vis-à-vis d’elles et devant les membres du CESC il a dénoncé l’attitude des institutions financières internationales à ajuster l’école africaine.
Cadres accusés
Il a interpellé des responsables de la Banque mondiale qui étaient venus pour une mission à Bamako. « C’est vous qui avez tué l’école africaine par l’ajustement structurel », a-t-il dit aux membres du CESC.
Le ministre de l’Education dit ne pas comprendre pourquoi la Banque mondiale va jusqu’à demander le prix de la craie ou proposer de diminuer le salaire des enseignants ou de renoncer au recrutement des contractuels.
Finalement, il fait porter le chapeau de la déliquescence de l’école par des cadres qui, selon lui, n’ont pas été à hauteur de mission.
« L’école a été ajustée par la Banque mondiale, par la faute de nos cadres, qui ont accepté de tout signer pour des strapontins ».
Pour le Pr, il n’est pas question pour lui de tomber dans ce genre de situation qui n’honore personne. « Je préfère démissionner que d’accepter de prendre des décisions qui vont rester sur ma conscience », s’est-il défendu.
Abdrahamane Dicko
09 février 2006.