La victoire difficilement acquise aux dépens du Togo avait mis les Maliens en confiance. Et nul ne pouvait douter d’un exploit des Aigles, surtout face à une équipe qui n’a jamais été une foudre de guerre pour le Mali. Mais les minutes initiales ont suffi pour conclure (malgré la légère domination des Maliens) que les Béninois n’étaient pas une proie facile. L’encadrement technique (Jean François Jodar et Amadou Pathé Vieux Diallo) n’a pas eu le réflexe technique de corriger les lacunes de l’équipe, pourtant visibles même pour un aveugle.
Très complaisants et laxistes, les deux techniciens ont assisté durant quatre vingt dix minutes à la débâcle des Aigles. Le but encaissé à la 46e mn n’est que le reflet du mauvais comportement des nôtres. Quasiment tous les compartiments de l’équipe malienne ont pêché. Avec une défense friable à l’image de Adama Coulibaly dit Police (sans tempérament), seule la dextérité de Adama Tamboura a permis d’anéantir les actions offensives béninoises. La grande déception a été sans nul doute le latéral droit Souleymane Diamouténé. Durant la première mi-temps, très à l’aise sur le couloir, il n’a pas pu exploiter les multiples centres qui pouvaient être la clef du match.
Dommage le jeune Diamouténé en aucun moment n’a démontré qu’il évolue dans le championnat italien (même si c’est la deuxième division). Bref, Souleymane Diamouténé a étalé ses limites. Le milieu de terrain composé de Djilla, Mohamed Lamine Sissoko, Seydoublen et Soumaïla Coulibaly a été inefficace. L’attaque, fidèle à son habitude, a manqué d’inspiration. Les Aigles ont laissé passé une aubaine qui pouvait leur ouvrir les portes de la qualification. Les Béninois sont venus négocier un match nul à Bamako. Pour se le procurer, ils se campaient derrière et jaillissaient par des contres pour poignarder une défense poreuse du Mali. Heureusement que les dieux du Stade étaient avec nous. A défaut les Aigles allaient compromettre définitivement leurs chances de qualification.
Même avec ce match nul, la situation s’est un peu compliquée pour eux. Occupant la deuxième place avec cinq points, les Aigles ont deux matches à l’extérieur notamment contre le Bénin et le Togo. Notre qualification est liée à ces deux rencontres après avoir gagné celle qui nous opposera aux Sierra Leonais à Bamako. Il fallait quand même battre le Bénin pour éviter les calculs de dernières minutes. Dommage, notre rêve s’est transformé en cauchemar, et désormais tout ce beau peuple (passionné de ces différentes équipes nationales) se trouve au désarroi.
Au lendemain de cette prestation catastrophique des Aigles, la conclusion est que l’encadrement technique est faible, complaisant et laxiste. Sinon comment comprendre le maintien sur le terrain d’un Mohamed Lamine Sissoko toujours méconnaissable avec les Aigles. Il tente plutôt de démontrer ses talents. Et c’est un comportement qu’il n’osera pas adopter dans son club anglais le F.C. Liverpool.
En plus, sans démagogie, certains joueurs sont au crépuscule de leur carrière. Ils n’ont plus leur place à l’équipe nationale. Il serait incompréhensible et injuste de les sélectionner au détriment de certains jeunes plus en vue et au talent prometteur.
On a l’impression que l’entraîneur Jean François Jodar se laisse influencer dans le choix des joueurs. Quant à Amadou Pathé Diallo, la question est de savoir s’il joue bien son rôle d’adjoint.
O. Roger Sissoko
27 mars 07