Partager


La treizième confrontation entre le Mali et le Togo a tourné en faveur des Aigles. Une victoire du cœur, une performance importante qui permet à notre équipe nationale de prendre les commandes du groupe 9.

Rachat, revanche… ! La victoire de dimanche dernier est en tout cas un coup double pour les Aigles du Mali. En battant les Eperviers du Togo, ils se réconcilient avec le public sportif malien en même temps qu’ils reprennent les commandes du groupe 9 des éliminatoires de la Can « Ghana-2008 » après deux journées. Une double satisfaction méritée.

La victoire du Mali a mis du temps à se dessiner. Il a fallu attendre la 94e minute, donc les arrêts de jeu légitimes, pour voir la délivrance sur une action rondement menée par Momo et Mad Diallo avec un opportuniste Rivaldo à la conclusion. Une victoire amplement méritée parce que les Aigles la voulaient et ils se sont battus pour l’avoir. Cependant, l’EN manque encore de cohésion. Elle souffre du manque d’automatisme. Ce qui limite l’efficacité des gris-gris des talents comme Mohamed Lamine Sissoko, Mad Diallo, Drissa Diakité…

Mais, pour surmonter ce handicap, Bassala et ses coéquipiers se sont battus avec le cœur. La générosité des uns et des autres a comblé les défaillances individuelles. On a rarement vu une équipe malienne aussi solidaire. Et cela a énormément gêné les Togolais, à l’image d’Adebayor et Kader Koubadja Touré, incapables de se retrouver sur la pelouse. Et cela a été payant. Frédéric Oumar Kanouté est la parfaite illustration de cette solidarité. Blessé, il aurait pu regagner son club pour se soigner. Mais, il a tenu à rester aux côtés de ses camarades pour les soutenir. Son apport a été précieux à l’encadrement technique.

Cette victoire est aussi celle du public qui, une fois n’est pas coutume, a su jouer son rôle de 12e homme. Sentant la conviction des Aigles faiblir dans les ultimes minutes, les supporters ont donné de la voix pour les réveiller, les exhorter à y croire et se battre davantage pour réussir leur mission. Se sentant supporter par un Stade du 26-Mars plein à craquer et par toute une nation, Bassala et coéquipiers ont pu puiser au fond d’eux-mêmes le souffle nécessaire pour cette victoire. Le public a su communiquer sa soif de victoire aux Aigles au moment où ils commençaient à perdre espoir et à relâcher la pression. Les changements judicieux du coach ont fait le reste en apportant plus de punch et de percussion au jeu de ses poulains.

Cette rencontre a aussi permis à Jean-François Jodar de se faire une idée de l’étendue du vivier dont il dispose pour bâtir une vraie équipe nationale. En effet, il vient de découvrir Drissa Diakité et Mamadi Sidibé, au-dessus de la mêlée. Tout comme Adama Tamboura dont les nombreux assauts ont contribué à déstabiliser la solide défense togolaise. Petit à petit, l’équipe de Jodar prend forme, se peaufine et monte en puissance.

Le Mali de dimanche dernier n’avait rien à avoir avec celui de Freetown, il y a près d’un mois. Les changements opérés par l’encadrement technique ont porté leurs fruits. Mais, la mutation doit continuer sans aucune pression sur les techniciens. Et le retour de Djilla, Soumaïla Coulibaly et Djibril Sidibé lors de la prochaine journée est certainement un atout indéniable dans la double confrontation maliano-béninoise avec la manche aller à Cotonou en mars 2007. D’ici là, l’encadrement technique a tout le temps de consolider cette formation. Il faut à présent multiplier les rencontres amicales pour renforcer la cohésion du groupe, améliorer sa culture tactique…

On attendait l’étincelle. Elle a jailli dimanche dernier dans les ultimes minutes. Gageons qu’elle soit le déclic que les Aigles avaient besoin pour prendre leur véritable envol vers « Ghana-2008 » et d’autres échéances importantes.

Moussa Bolly

Rectificatifs

La joie de la victoire des Aigles nous amené à donner le même nombre de points (4) aux Aigles qu’au Bénin et au Togo. Il faut préciser qu’après leur victoire de dimanche dernier, les Aigles dominent le groupe neuf avec quatre points. Ils sont suivis des Ecureuils du Bénin qui ont trois points avec une meilleure différence de but (+1). Les Eperviers du Togo ont 3 points avec un goal average nul. Toutes nos excuses auprès de nos lecteurs pour cette erreur indépendante de notre volonté.

MAMADI SIDIBE, ATTAQUANT DES AIGLES

La nouvelle arme secrète de Jodar

Même blessé à trois minutes de la fin, Mamadi Sidibé dit Mama a incontestablement été l’homme du match Mali-Togo (1-0) de dimanche dernier. L’attaquant de Stock City fait ainsi un retour tonitruant chez les Aigles.

« Plus de peur que de mal. Mamadi se sent bien ce matin et nous venons de prendre le petit déjeuner ensemble » ! Cette assurance nous a été donnée par Dr. Moussa dit Moïse, le masseur des Aigles que nous avons joint au téléphone. Cette nouvelle nous met du baume au cœur parce que cela aurait été triste qu’il soit éloigné des pelouses après s’être défoncé pour son pays.

Heureusement, tout va bien pour l’homme de l’opposition Mali-Togo. Par sa vista et sa clairvoyance, il a tout tenté pour perforer la défense togolaise. Mais, il a le plus souvent manqué de soutien dans les moments décisifs. Cependant, sa brillante prestation n’a laissé personne indifférent, à commencer par ses coéquipiers, notamment Bassala Touré et Frédéric Oumar Kanouté, qui ont été les premiers à le féliciter pour son rendement judicieux.

Le public a découvert Mamadi Sidibé au Stade du 26-Mars lors des éliminatoires de la Can « Tunisie-2004 », notamment lors du match Mali-Seychelles. Quasiment inconnu du public, il s’est distingué en inscrivant un but de belle facture. S’appuyant sur un jeu de diversion terriblement efficace et par des prouesses techniques impressionnantes, il est convoqué par Henry Stambouli pour la campagne tunisienne.

Mais avec la présence de Frédéric Kanouté, Dramane Traoré et Abdoulaye Demba, Mamadi n’a pu disputer qu’un seul match. Après « Tunis-2004 », L’avant-centre des Aigles reçoit des offres alléchantes. Il décide de rester à Gillingham évoluant en seconde division anglaise.

Sa vélocité et sa bonne lecture de jeu séduisent les responsables du FC Stock City qui se montrent assez convaincants. Il rejoint ce club, mais doit se contenter de jouer avec les amateurs avant de rejoindre l’équipe première. C’est finalement son actuel sélectionneur qui lui donne sa chance chez les pros en 2005.

Attachant, modeste mais gagneur, Mamadi ne met pas longtemps à conquérir les cœurs du Stock City Stadion, dont il était lui-même un habitué lorsqu’il faisait ses débuts en seconde division. Il marquait régulièrement, ce qui lui a valu le surnom de « Mama Goal ».

Sa forme éclatante chez les Stock ne laisse pas Jodar indifférent. Le technicien français, le convoque naturellement pour cette rencontre importante contre le Togo et le couvre d’éloges. « Mamadi est un joueur très complet. Il est bon dans les airs, solide dans les duels, rapide et il dribble bien. Il est souvent déconcertant pour l’adversaire », commente-t-il. « Ce soir, il était super ! Il m’a fait oublier ma blessure. Mamadi m’a valablement remplacé en pesant beaucoup sur la défense adverse », reconnaissait, pour sa part, l’attaquant du FC Séville, Frédéric Oumar Kanouté.

Indisponible pour les éliminatoires combinées Can/Mondial-2006 en raison d’une blessure, Mamadi s’est présenté dimanche au 26-Mars fort d’une grosse expérience acquise. Et comme atout plus, il était motivé par son attachement aux couleurs nationales. Aujourd’hui, il est bien déterminé à être l’un des grands artisans de la qualification des Aigles

10 octobre 2006.