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Cette mesure présidentielle faisait suite à l’avis défavorable donné pour la Section des Comptes de la Cour Suprême quant à l’octroi du financement public aux formations politiques de la place au motif qu’aucune d’elles ne répondait aux critères fixés par la loi.

Aujourd’hui, « Le Républicain » est en mesure de révéler en exclusivité la répartition ainsi que le montant alloué à chaque parti bénéficiaire de cette aide exceptionnelle.

Une semaine à peine après ce discours présidentiel, le Conseil des ministres en sa première session ordinaire du 6 janvier 2006 a, par décret N°06-003/P-RM, octroyé une subvention spéciale de 906 millions de F Cfa à repartir entre 103 partis politiques de la place selon des critères conformes aux dispositions de la loi en vigueur.

C’est ce pactole financier, une véritable aubaine pour nos formations politiques, qui vient d’être débloqué. Au niveau du cabinet présidentiel où on procède à la répartition de ces 906 millions de F Cfa entre les partis désignés, une clé de répartition a été adoptée et qui répond à l’esprit du décret N°06-003/P-RM du 6 janvier 2006.

La clé de répartition

Tout parti politique légalement reconnu bénéficiera de 10 % sur les 906 millions octroyés à titre de subvention spéciale. En faisant un calcul on se rendra compte que chacune des formations politiques de la place empoche la somme de 879 791 F Cfa. Ce premier critère profite à tous les partis politiques.

Le deuxième critère fixé est relatif à la participation aux différentes compétitions électorales de 2002 à maintenant. Tout parti politique qui a compéti bénéficie de 20 % de l’aide spéciale : la somme de 3 262 267 F Cfa.

Cette somme, il faut le souligner, vient s’ajouter au premier montant déjà donné comme parti existant légalement reconnu.

Le troisième critère porte sur l’obtention d’un député à l’Assemblée nationale à l’issue des dernières élections législatives.

Selon la clé de répartition fixée, tout parti qui a un député à l’Assemblée nationale empoche 2 313 664 F Cfa. Un montant qui sera multiplié par autant de députés qu’un parti a au sein de l’hémicycle.

A ce titre, un parti comme l’Adéma-Pasj (54 députés sur sa liste initiale en
2002) aura la coquette somme de 122 621 192 F Cfa. Le Rpm qui est venu en deuxième position avec 45 députés, bénéficie de 106 428 544 F Cfa.

Le dernier critère porte sur le nombre de conseillers (municipaux ou
nationaux) dont dispose un parti politique. Selon la clé de répartition, c’est la somme de 36 083 F Cfa qui est réservée à chaque conseiller.

Ici aussi les grandes formations politiques raflent la mise. L’Adéma-Pasj qui a remporté les dernières élections municipales se retrouvent avec 126
867 828 F Cfa.

Quant à l’Urd classée deuxième lors de ces municipales, elle empoche la somme de 55 748 235 F Cfa.

Pour le Rpm, (3e), il gagne 50 011 038 F Cfa. Ensuite suivent le Parena
(19 556 986 F Cfa) ; le Cnid (14 866 196 F Cfa) et le Mpr (13 711 540 F Cfa).

Les montants alloués aux partis

En faisant le cumul de chacun de ces montants alloués selon les quatre critères fixés, tous les partis politiques de la place sont financés.

Si les plus insignifiants se bornent à n’empocher que 879 791 F Cfa, certains partis de la place comme l’Adéma avec 253 634 078 F Cfa ; le Rpm (160 581 640 F Cfa) ; l’Urd (59 890 293 F Cfa) ; le Cnid (49 085 886 F Cfa) ; le Parena (28 263 373 F Cfa) ; le Mpr (27 263 372 F Cfa) ; la Sadi (20 910
682 F Cfa) ou encore la Cds (18 953 496 F Cfa) se retrouvent avec de gros montants.

Des partis comme l’Udd, le Bdia, le Rnd, l’Us-Rda, le Ramat, le Pdr, le Miria, le Pids, le Psp, le Rdt, le Rdj, le Barica, le Bara, le Pudp, l’Ump, le Rds et beaucoup d’autres partis gagnent aussi des millions de F Cfa.

Le hic ! Parmi les partis bénéficaires figurent certaines formations créées dans la ferveur du multipartisme instauré dans notre pays en 1991 et qui ont disparu de la scène ou n’existent plus.

Aux autorités de faire preuve de vigilance pour éviter que l’argent public ne prenne d’autres chemins

Birama Fall

18 janvier 2006.