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Des conditions d’éligibilité appliquée sans grande rigueur, des organes de gestion contestés, des critères de répartition remis en cause et des utilisations suspectées, remettent en cause le système.

Les controverses et contestations auxquelles on assiste minent les relations entre les organes de presse. Au sein des organes eux-mêmes, le climat peut devenir délétère. On est même en droit de se demander si, tels qu’ils opèrent aujourd’hui, les systèmes d’aides aux média n’engendrent pas des effets contraires aux objectifs pour lesquels les Etats les ont mis en place. Certes, le pluralisme médiatique est préservé voire renforcé, mais pour autant le pluralisme de l’information et le professionnalisme sont-ils garantis ? Rien n’est moins sûr. D’où l’impérieuse nécessité et l’urgence de la réforme des sytèmes en vigueur.

Dans cette perspective, il serait possible de s’inspirer des exemples des pays occidentaux. Nombre d’entre eux ont mis en place des systèmes destinés à préserver le pluralisme de l’information, à prévenir la concentration et les situations de monopole préjudiciables à la formation d’opinion plurielle.

Les formes d’aide publique sont diverses d’un pays à un autre. Dans certains, elles sont à la fois directes et indirectes, dans d’autres elle est seulement indirecte. Mais partout prévaut une séparation presse écrite et secteur audiovisuel.

Au début des années 1990, ils étaient quinze pays occidentaux à ainsi soutenir la presse écrite (France, Suède, Norvège, Italie, Finlande, République Fédérale d’Allemagne, Damenark, Belgique, Autriche, Portugal, Suisse, Royaume Uni, Irlande, Espagne et pays Bas.)
Les formules encore en vigueur reposent, selon le pays, sur la remise sur la TVA, sur des tarifs postaux spéciaux, sur des remises, sur le télégraphe et le téléphone, etc.

En France, en Belgique, au Portugal et en Espagne, des types de remises sur les impôts sont également en cours. Quant aux remises sur les billets de chemins de fer, elles n’existaient qu’en France, en Italie et au Portugal.

Par contre, en Finlande et en Autriche, les transports sont subventionnés. Tout comme des subventions aux agences de presse existent en France, en Suède, en Norvège, en Italie, en Belgique et en Irlande.

L’accès à la publicité gouvernementale est aussi une forme d’aide dans certains pays, de même que les bourses de formations et de recherche et les prêts à faible taux di’intérêt.

Mais dans la recherche de la meilleure formule, un système efficace d’aide publique à la presse en Afrique devrait reposer sur la régularité (périodique et non épisodique), la transparence (des critères connus de tous), être incitative, encourager le professionnalisme (respect de l’éthique et des droits des journalistes), résulter d’un processus négocié (dans son application) par les différentes composantes du secteur de la presse et être garantie par une loi.

Mahamadou Abdoul chargé de la coordination de l’étude IPAO sur l’aide à la presse

15 juillet 2005