Organisé par l’Assemblée régionale de Sikasso avec le soutien financier du Réseau interdisciplinaire sur la biosécurité de Genève et l’Institut international pour l’environnement et le développement de Londres, cet espace d’interpellation sur les OGM est une première du genre au Mali.
Il vise, non pas à juger des coupables, mais à donner l’opportunité à une centaine de producteurs de la région de s’informer et d’apprécier le « pour » et le « contre » des OGM sous l’éclairage d’experts, de témoins et de scientifiques nationaux et internationaux.
Cinq jours durant, les participants, principalement des producteurs vont, à la lumière des exposés des experts internationaux et des témoignages de cotonculteurs d’Inde, de l’Afrique du sud, du Bénin, du Burkina et de l’Europe, dégager une meilleure lisibilité de la problématique des OGM dans le monde et formuler des recommandations.
Pour le conseiller aux Affaires administratives et juridiques du gouverneur Mahamadou Diaby qui a présidé la cérémonie d’ouverture, ce forum se situe dans le contexte d’une meilleure compréhension de la problématique des OGM par les producteurs et productrices car : « Les OGM font depuis plusieurs années l’objet d’une intense controverse : les uns déclarant qu’ils sont une menace sans précédent pour la santé et l’environnement, les autres considérant qu’ils sont la solution incontournable pour résoudre le problème de la faim dans le monde ».
C’est pourquoi, il a invité les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre les résultats escomptés.
Choix démocratique des politiques agricoles
De son côté, le président de l’Assemblée régionale de Sikasso, Kokozié Traoré a mis l’accent sur le choix de la capitale du Kénédougou pour abriter un tel événement.
La région, a-t-il avancé, est une zone de culture par excellence du coton, de multitudes de productions végétales, animales et forestières et elle constitue le dernier rempart en matière de lutte contre la désertification.
Les attentes de l’Assemblée régionale sont immenses. Il s’agit de mettre au même niveau d’information tous les participants sur la problématique des OGM et mettre en place un dispositif d’information qui permettra d’amener le débat sur les OGM jusqu’au dernier des producteurs.
L’organisation de cet espace est l’aboutissement d’un long processus qui a débuté en juin dernier où près de 80 acteurs du développement régional et local, des services techniques, de la société civile, des collectivités et des élus se sont réunis sur la question.
Ils ont recommandé l’organisation de cet espace pour mieux vulgariser les informations sur les OGM et permettre aux producteurs une meilleure prise de décision démocratique sur les politiques agricoles.
En marge des travaux, une journée d’information a été organisée mardi sur les objectifs de l’espace citoyen d’interpellation démocratique sur les OGM et les différentes terminologies scientifiques traduites en bambara et présenté par Boniface Dembélé.
Sidiki Y. Dembélé
(envoyé spécial)
26 janvier 2006.