L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra) a lancé lundi dernier dans un hôtel de Bamako, son plan de stratégie 3.0 pour l’accroissement de la compétitivité agricole des productions (2023-2027). Le ministre du Développement rural, Modibo Keita, a présidé la cérémonie, en présence du directeur pays d’Agra, Sami Firmin Traoré.
La stratégie 3.0 vise à augmenter de 35% la productivité des principaux produits ciblés dont le mais, le riz, le sorgho, le mil, le niébé, l’arachide, l’horticulture et la volaille. Elle renforcera la résilience de 1,2 million de petits exploitants agricoles dans les Régions de Sikasso, Koulikoro, Ségou, Kayes et Mopti par l’amélioration de leurs moyens de subsistance tout en favorisant la création d’emplois.
Faut-il le rappeler, l’objectif principal de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique est d’améliorer la compétitivité des agriculteurs sur le marché et fournir des aliments nutritifs aux consommateurs. Elle a trois objectifs principaux : augmenter la productivité des petits exploitants agricoles, améliorer la capacité des systèmes agricoles et renforcer les capacités de leadership et d’exécution du gouvernement dans la transformation du système alimentaire.
D’entée de jeu, le ministre du Développement rural a précisé que le partenariat avec l’Agra s’est concrétisé sur la période 2007-2021, par la mise en œuvre de deux importantes stratégies pour un coût total de 30 millions de dollars, soit plus de 15 milliards de Fcfa. Modibo Keïta a rappelé que la stratégie 1.0 (2007-2016) a permis de construire une base d’actifs en technologie, des partenariats et modèles qui pourraient être étendus pour un impact significatif sur le statut de l’agriculture inclusive au Mali. Quant à la stratégie 2.0 (2017-2021), elle a permis de prolonger les efforts de l’État dans le cadre de l’amélioration des revenus et la sécurité alimentaire d’au moins 1.042.211 de ménages d’exploitants.
Mme N’Doye Binta Touré a signalé qu’Agra permettra aux femmes et aux jeunes de contribuer à l’agriculture en vue de leur autonomisation et de leur épanouissement économiques. «Les agricultrices et les agriculteurs maliens sont confrontés à plusieurs défis notamment la dégradation des sols, l’inadaptation des infrastructures, l’accès au marché et le changement climatique. Il est donc nécessaire de continuer à faire davantage pour la formation des agricultrices et agriculteurs et de leur proposer des solutions agricoles durables», a-t-elle fait savoir. Selon elle, le secteur agricole offre un grand potentiel pour les stratégies de réduction et d’éradication de la pauvreté et l’atténuation de la faim tout en stimulant la croissance économique.
«Depuis 2007, Agra travaille en collaboration avec les acteurs des secteurs public et privé dans le cadre de l’assistance technique et de l’octroi de subventions afin de mettre en place et de maintenir des systèmes solides en matière d’intrants, de vulgarisation, de marché et de financement inclusif», a révélé le membre du conseil d’administration. Mme N’Doye a expliqué qu’Agra 3.0 adaptera des modèles éprouvés à de nouvelles et anciennes régions, à de nouvelles cultures et à d’autres chaines de valeur professionnelles.
Quant au directeur pays d’Agra au Mali, il a rappelé que la stratégie 2.0 a pu atteindre des succès notamment la réduction de la distance entre les agriculteurs et les distributeurs d’intrants agricoles et le renforcement de capacité de plus d’un million d’agriculteurs dans l’utilisation de nouvelle technologie. «Agra s’adapte aux décisions et aux dispositions du gouvernement. Le développement de la troisième stratégie a été fait sur une large concertation au niveau national avec toutes les parties prenantes», a-t-il expliqué.
Agra, dont le siège se trouve à Nairobi, au Kenya, est une institution africaine qui soutient la transformation agricole inclusive et les systèmes alimentaires durables.
Fatoumata Mory SIDIBE
SOURCE : ESSOR