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Le vendredi 31 octobre 2008, le Libya Hôtel de l’Amitié a abrité la cérémonie de signature d’un accord tripartite entre le Gouvernement malien, la société Malibya Agriculture et la China Geo-ingéneering Corporation (CGC), une société chinoise de construction d’infrastructures.

C’est dans ce cadre que ladite rencontre a regroupé les ministres de l’Agriculture, le Pr. Tiémoko Sangaré, (représentant le Premier ministre), de l’Environnement et de l’assainissement, M. Aghatam Ag Alassane, le Conseiller technique de la Présidence de la République, le Directeur des investissements libyens en Afrique de l’Ouest, M. Bani Kanté, l’Ambassadeur de la Libye au Mali, le Dr. Ali Mohamed Rahmadan Al Magouri, le Directeur de Malibya, M. Abdoul Jalil Youssef, et le Directeur chinois de la CGC, M. Liu Zhonghua.


Un projet sans égal

La signature dudit accord contrat est d’autant plus importante qu’elle a trait à l’exécution des travaux du canal de Boki-Wèrè. Toute chose que confirme le ministre de l’Agriculture : “Le lancement de ce projet est important pour notre pays. Car ce projet de canal n’a pas d’égal en Afrique”. C’est pourquoi depuis le 30 Mai 2008, une convention a été signée dans le sens, entre le Mali et la Libye, au bout de laquellle cette signature a été possible.

Ce projet de recalibrage du canal, avec une capacité de 210 m3 par seconde, et pour un coût global de 25 milliards de FCFA, permettra de desservir toute la zone du périmètre irriguée de Boki-Wèrè. Aussi, le ministre Tiémoko Sangaré, d’assurer : “La puissance du Mali commence d’abord par le développement de l’agricuture. Et la mise en oeuvre de ce projet n’en est que le début”.

Pour le réamenagement du canal de Boki-Wèrè, la Libye, à travers sa société d’investissement, Malibya Agriculture, travaillera en étroite collaboration avec la société chinoise, CGC. C’est pourquoi le clou de la rencontre a consacré la signature de l’accord entre le Directeur de Malibya Agriculture et celui de CGI, en présence des deux ministres maliens de l’Agriculture, et de l’Assainissement et de l’Environnement.

Selon l’Ambassadeur libyen au Mali, la réalisation de ces travaux permettra de développer le pays dans beaucoup de domaines : entre autres, ceux de l’emploi, de la santé, de l’autosuffisance alimentaire… Et aux dires du Directeur de Malibya, 25 000 hectares d’exploitation sont déjà concernés. Pour le démarrage des travaux, toutes les études techniques sont déjà faites, les différentes cartes topographiques déjà établies, et le choix des différentes cultures à entreprendre dans la zone, déjà défini.

Mais un investissement étant à long terme, ses bénéfices ne sont pas immédiatement palpables”, a signalé le Directeur de Malibya Agriculture. Mais il a rassuré : “Cet investissement doit avoir un impact certain sur la vie des populations, puisqu’il englobe beaucoup de domaines. Il va donc engendrer un développement intégré et offrira des dizaines de milliers d’emplois”. C’est pourquoi, toujours selon le Directeur de Malibya, ce projet doit bénéficier du soutien de tous les dirigeants maliens et libyens, ainsi que des populations.

Malibya Agriculture et la CGI

Dédiée au développement agricole du Mali, la société Malibya Agriculture prévoit de grands travaux d’aménagements à l’Office du Niger, en vue de la production de riz hybride, dont les prévisions dépasseront largement le rendement habituel à l’hectare, en collaboration avec le Centre National chinois du riz hybride.

Avec la China Geo-ingineering Corporation (CGC), Malibya Agriculture a déjà entamé les travaux pour la production du riz hybride. Cette collaboration entre les deux sociétés permettra de produire beaucoup de variétés de riz, qui produiront 8 à 10 tonnes.

Pour l’exécution du premier volet de ce projet appelé à faire, de l’Office du Niger, le grenier de la sous-région, voire de tous les pays membres de la CENSAD, Malibya Agriculture a lancé un appel d’offres international. A l’issue du dépouillement, c’est l’entreprise chinoise CGC qui a enlevé le marché.

L’on en comprend la raison, quand sait que la China Geo-ingineering Corporation (CGC), créée il y a une dizaine d’années, est spécialisée dans la construction immobilière, de ponts, barrages, routes, dans le forage, l’aménagement…, Une société multi-fonctionnelle, en somme.


Dimensions du projet

Ce premier volet, d’un montant de 55 millions de dollars US, est relatif à l’agrandissement du canal d’approvisionnement d’eau et au bitumage d’une route dans la zone de Macina. Ledit canal sera long de 40 km et large de 7 mètres ; et la route sera distante de 40 km. La capacité du canal sera de 4 à 6 milliards de m3 par an ; et son déblayage coûtera 7 milliards de m3 de terre. “Mais ces coûts ne sont rien à côté de l’ambition que nourrit Malibya pour le bien-être des populations”, a assuré le Directeur de la société Malibya Agriculture.

Notons que le projet sera multi-fonctionnel et concernera trois compartiments : l’agriculture, l’élevage et l’industrie. Et précisons enfin que le site-vedette choisi pour ce projet, Boki-Wèrè, est une localité de l’arrondissement de Kolongotoumou, du cercle de Kémacina, dans la région de Ségou.

Kolongotoumou est disant de Boki-Wèrè de 22 km. Et 45 km séparent Boki-Wèrè de Kémacina. C’est dire que de Kolongotoumou à Kémacina, en passant par Boki-Wèrè et Kokri-Bozo, toute la zone, et même au delà, sera concernée par ces travaux d’irrigation de périmètres et d’aménagement.

Oumar DIAWARA

03 Novembre 2008