Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a annoncé mardi l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre du chef de sa Ligue de la Jeunesse, Julius Malema, qui a récemment multiplié les provocations.
« Il a été informé (de la procédure) mais il n’y a pas encore eu de mise en accusation formelle », a déclaré la secrétaire générale du parti, Thandi Modise, lors d’une conférence de presse.
« Les responsables de l’ANC discuteront de ces questions disciplinaires en interne et n’en feront pas part aux médias », a-t-elle ajouté, au lendemain d’une rencontre entre les dirigeants de l’ANC et ceux de la Ligue de la Jeunesse.
« Nous n’avons rien à cacher mais nous voulons pouvoir conduire nos affaires sans nous sentir sous pression », a-t-elle ajouté, assurant que l’issue de la procédure serait rendue publique.
Le règlement de l’ANC prévoit une gamme de sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion, mais Mme Modise a souligné que le parti « n’était pas friand de cette mesure ».
Julius Malema, 29 ans, a été un des plus farouches partisans de Jacob Zuma lors de son ascension à la présidence.
Coutumier des déclarations agressives, aux relents souvent racistes, il a franchi un nouveau pas début avril en taxant un journaliste de la radio britannique BBC de « salopard » doté d’une « tendance de Blanc (…) à attaquer les Noirs ».
En pleines tensions raciales à la suite du meurtre d’un leader extrémiste blanc, il avait repris le refrain d’un chant datant de la lutte anti-apartheid qui appelle à « tuer les Boers » (fermiers blancs), en dépit d’une interdiction de la justice et malgré les appels à la mesure du président.
Zuma, qui avait toujours ménagé son allié, a finalement réagi le 10 avril. La Ligue de la jeunesse a adopté « un comportement et des propos complètements étrangers à la culture de l’ANC », ce qui « aura des conséquences », avait-il promis.
JOHANNESBURG (AFP) – mardi 20 avril 2010 – 16h39