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La nomination de Moctar Ouane Conseiller des affaires étrangères de son état, le 2 mai 2004, à la tête du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale avait fait naitre une lueur d’espoir. Mais hélas, celle ci s’est éteinte depuis la dernière grève des travailleurs en juillet 2009. Le personnel qui se bat depuis belle lurette pour avoir un statut particulier se dit trahi, meurtri et désenchanté par le comportement de son ministre.

Les travailleurs qui dans un esprit de corps avaient mis en veilleuse toutes leurs revendications légitimes suite à la nomination d’un des leurs (Moctar Ouane) à la tête du département des affaires étrangères se trouvent aujourd’hui trahis, meurtris et désenchantés. Comme le dit si bien l’adage : «On n’est jamais trahi que par les siens».

En effet, depuis bientôt six ans, le ministre Ouane n’a pu résoudre encore moins défendre aucune des préoccupations légitimes des travailleurs du département parmi laquelle vient en tout premier lieu l’adoption d’un statut particulier. Celui-ci définissant les modalités d’accès et de déroulement de carrière permettrait aux travailleurs de se sentir sécurisés et motivés.

Faut-il rappeler que l’esprit des statuts particuliers est de protéger les différents corps des services publics de l’administration de façon à préserver la technicité. Il identifie les différents corps, la vocation de chacun d’entre eux, les différents grades, les conditions d’accès, les niveaux et spécialités des diplômes, les possibilités d’avancement et les exigences particulières en matière d’emploi et d’affectation.

Eu égard à ces paramètres, il n’est ni juste ni équitable de voir la nomination dans les missions diplomatiques des fonctionnaires relevant d’autres corps et statuts et n’ayant jamais séjourné aux affaires étrangères au détriment de ceux évoluant dans le domaine. Et ce, au moment où l’on parle sans cesse de professionnalisation du secteur.

«La prise en charge efficace des nouveaux objectifs de la diplomatie malienne nécessite un renforcement des capacités de l’outil diplomatique», avait déclaré Moctar Ouane ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale.

Ajoutant : «Le ministère des affaires étrangères souffre de nombreux dysfonctionnements dus notamment à l’inadéquation de certaines structures, une insuffisance de coordination entre les services et entre ceux-ci et les postes, l’imprécision des objectifs assignés à ceux-ci et la non-évaluation des résultats obtenus par les postes». Le ministre Ouane est-il amnésique ?

C’est pourquoi, un de ses anciens collaborateurs dit que l’évaluation des résultats dont il est question doit commencer par le ministre lui-même. «Il doit forcement rendre compte à ses travailleurs du progrès réalisé, si l’on est dans un État sérieux», rétorque-t-il. «Où est la prise en compte des contraintes particulières de la vie diplomatique qui pèsent sur les diplomates maliens ?», s’interroge un diplomate rappelé récemment à Bamako.

Selon un syndicaliste, pour contraindre M. Ouane à respecter leurs doléances, un préavis de grève illimitée n’est pas à écarter. Car, les discours jusqu’ici tenus relèvent en réalité de la pure démagogie et visent essentiellement à assoupir toute velléité de contestation.

A suivre, comment Almamoune Kéita alias Bahanga s’est retrouvé secrétaire général du département des affaires étrangères ?

Bassidiki Touré

bassidikitoure@yahoo.fr

Le Guido du 27 Avril 2010.