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Au rôle de la 2e session de la Cour d’assises, ouverte lundi et qui se poursuivra jusqu’au 14 juillet 2006, figurent cinquante-cinq affaires criminelles parmi lesquelles dix-sept cas de pédophilie et viol, seize d’assassinat et meurtre, le reste étant constitué de cas de vols qualifiés et association de malfaiteurs, de faux et usage de faux et d’atteinte aux biens publics. Ils seront au total quatre-vingts accusés, dont 48 sous mandat de dépôt à défiler à la barre pour répondre de ces drames, passions, faiblesses et autres turpitudes.

De ces statistiques, il résulte que les infractions relatives au viol représentent aujourd’hui un secteur de la criminalité qu’il faut considérer avec une attention particulière et qu’il faut contrôler avec grand soin.

Spécifiquement, l’expansion des infractions de pédophilie est un sérieux motif d’inquiétude. Bien souvent, certaines de ses manifestations sont assorties d’actes sexuels violents, ouverts et exercés sur des personnes incapables par elles-mêmes de se défendre.

Nonobstant l’important accroissement de l’activité de la juridiction, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Amadou Ousmane Touré, n’a pas fait mystère de sa satisfaction quant à la tenue régulière depuis deux ans des sessions d’assises et leur tenue simultanée depuis six mois avec les audiences civile, correctionnelle, sociale et d’instruction.

Cet enchaînement des sessions, a-t-il fait savoir, a permis non seulement de réduire considérablement le taux de la détention préventive en matière criminelle, mais aussi de rapprocher la justice des justiciables.

Toutefois, a relevé M. Touré, les magistrats sont débordés entre les audiences de jugement et les tâches rédactionnelles.

A cet égard, il a proposé de renforcer à court terme les effectifs de magistrats et greffiers par de nouvelles affectations et à moyen terme une réflexion sur une réorganisation judiciaire accompagnée d’une importante reforme législative.

Dénonçant l’immobilisme de certaines juridictions qui, sur une année voire plus n’ont transmis aucune procédure criminelle terminée, le procureur général a engagé la Cour à faire preuve de sévérité et d’exemplarité dans les sanctions.

A sa suite, la représentante du bâtonnier, Me Doucouré Kadidia Traoré, a sollicité beaucoup plus de compréhension et d’écoute de la part de la Cour car, a-t-elle affirmé, « les meilleures décisions de justice sont prises à l’issue de l’analyse et des apports pertinents de la défense ».

Le président du tribunal, Abdoulaye Issoufi Touré, a fait prêter serment aux six assesseurs devant représenter la conscience populaire dans la distribution de la justice.

Mohamed Daou

27 juin 2006.