Le boucher Sakalbé Dicko poursuivi par le Tribunal de Kati pour « vol de bœufs » et dont l’affaire a occasionné la démission et la radiation du substitut du procureur de Kati, Malick Coulibaly, vient de connaître son dénouement par la relaxe du boucher.
Le 19 février 2009, le Tribunal de Kati a vidé son délibéré dans l’affaire du « vol de bœuf » à Kati, qui avait défrayé la chronique puisqu’elle est à l’origine de la démission suivie de la radiation du corps de la magistrature, par décret présidentiel en date du 12 novembre 2008, du substitut du procureur de la République près le Tribunal de Kati, Malick Coulibaly. Le boucher Sakalbé Dicko a été déclaré non-coupable des poursuites sans peine ni dépens des charges qui pesaient sur lui.
Flash-back. Tout est parti du traitement qui a été réservé à une affaire concernant un veau victime d’un accident sur la route de Néguéla. Suite à un accident de la circulation, un veau du troupeau de Dondou Daou a eu le dos fracturé. Le berger a décidé de vendre le veau accidenté à 10 000 F CFA à Sakalbé Dicko, boucher de son état. Ce qui n’a pas été du goût du propriétaire de l’animal.
Un des frères du propriétaire du troupeau s’est opposé à la transaction. Le boucher, qui n’avait pas encore égorgé le veau, a été informé de cette opposition. Il a transporté le veau accidenté dans une charrette pour le remettre à ses propriétaires.
Arrivé dans le parc de Dondou Daou, il se verra intimer l’ordre de payer la somme de 300 000 F CFA sous peine de poursuites judiciaires pour complicité de vol et recel d’animal. Suite à une négociation à l’amiable, le propriétaire du veau aurait accepté la somme de 185 000 F CFA contre l’enlèvement par le boucher Sakaldé Dicko de la carcasse de l’animal, sûrement à charge pour lui de verser le reliquat des 300 000 F CFA à une échéance convenue.
Sakaldé Dicko a été plus tard convoqué par Dondou Daou à la gendarmerie de Kati, après avoir abattu et vendu le produit du veau. A la gendarmerie, le propriétaire, aux dires du procureur Sarr Samba du Tribunal de Kati dans un entretien accordé à la presse, « a décidé de reverser les 185 000 F CFA au boucher et souhaité sa poursuite judiciaire ».
Sarr Samba avait révélé que son substitut a reçu des instructions écrites du parquet général pour rechercher le boucher Sakaldé Dicko et le conduire en prison, chose qu’il a faite. Après un mois de détention, le boucher a demandé la liberté provisoire, comme la loi l’y autorise. Le Tribunal a suivi le substitut Malick Coulibaly qui était monté à l’audience ce jour-là. Il a accordé au boucher sa mise en liberté provisoire. C’est cette décision qui n’a pas du tout plu à Dondou Daou.
Dans les minutes qui ont suivi la décision de son substitut, le procureur Sarr Samba a reçu des instructions pour faire appel. La décision de mise en liberté provisoire prononcée par le substitut Malick Coulibaly a été annulée. Le boucher est resté en prison en attendant que la Cour d’ a ppel statue sur l’affaire.
Le substitut Malick Coulibaly, contrarié dans ses fonctions, a démissionné. « Je l’ai fait quand bien même que je n’étais pas d’accord avec l’instruction. Ma fonction de parquetier m’y oblige », a martelé M. Coulibaly. Il y voyait un acharnement manifeste qui frisait l’injustice contre le boucher.
Amadou Sidibé
10 Mars 2009