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Il se passe actuellement des enlèvements et des interpellations d’officiers et de sous-officiers du régiment des commandos parachutistes depuis l’attaque perpétrée par ces derniers contre les Bérets verts, appuyés en cela par des mercenaires, dit-on. Mais en ces temps de crise, aucun patriote n’a le droit, encore moins intérêt à attiser un quelconque feu entre les militaires de notre pays, surtout avec son armée déjà fragilisée.
« Ya ni i ki bin yoro djalaki, djigui i talon yoro la ».

Traduction : « Au lieu d’accuser l’endroit où tu es tombé, il faut plutôt accuser l’endroit où tu as trébuché ». On est tenté de lancer ce proverbe malien pour faire taire les catalyseurs qui nourrissent certainement d’autres idées ou d’autres intérêts en « mettant de l’huile sur le feu » concernant l’affaire dite des Bérets rouges. En effet, depuis un certain temps, l’armée malienne, notamment l’ex-junte, est prise pour cible dans le cadre de ses enlèvements et interpellations de Bérets rouges officiers et sous-officiers. Pourtant, l’acte des Bérets rouges du 30 mai dernier, appuyés par des mercenaires, a causé beaucoup de pertes en vies humaines. En effet, le 22 mars dernier, des militaires de Kati se sont révoltés pour descendre sur Bamako : ce qui s’était traduit par coup un d’Etat.

Tous les corps ont participé à cette révolte : Bérets verts, Bérets rouges, armée de l’Air, Garde nationale, Gendarmerie nationale et même la Police nationale qui est pourtant démilitarisée. Les mutins ont mis en place un Comité dirigé par le Capitaine Sanogo et composé par tous les corps qui ont participé à la mutinerie. Cet évènement qui s’est déroulé dans la capitale n’avait pas causé de perte en vie humaine du côté des civils. Cependant, l’ex-chef de la Garde rapprochée (Bérets rouges) du Président d’échu (ATT), le Colonel Abidine Guindo, s’est désolidarisé d’autres officiers dont le Colonel Yacouba Traoré de la Garde nationale et d’autres éléments de la Police nationale. Le retour à l’ordre institutionnel et constitutionnel était déjà appliqué. Mais le Colonel Abidine et ses hommes nourrissaient d’autres ambitions différentes de la bonne marche des affaires. A cet effet, ils ont été aidés par des hommes politiques et certains Chefs d’Etat de la sous-région pour mettre la capitale à feu. C’est ainsi que le clan du Colonel Abidine a reçu le soutien de mercenaires venus de pays voisins.

Ce jour-là, appuyés par des mercenaires, les Bérets rouges ont attaqué les casernes de Bamako : entre autres, le Groupement mobile de sécurité (GMS), la Police nationale, les deux camps de la Garde nationale, les camps de la Gendarmerie nationale, le camp Base 100 de Hamdallaye…Plusieurs militaires ont ainsi perdu la vie dans ces. Aussi, l’ORTM (où des civils et des vendeurs ambulants ont perdu vie) et l’Aéroport de Bamako-Sénou ont été pris pour cible par les initiateurs du contrecoup. Comme si cela ne suffisait, ces Bérets rouges et leurs mercenaires voulaient aussi déloger le CNRDRE de Kati. Heureusement que les Bérets verts ont pu maîtriser ces éléments et leurs complices. Nombreux sont ceux qui ont perdu la vie du côté de ceux qui ont pris les armes. Depuis lors, l’armée malienne, à travers le Capitaine Sanogo et son staff, a jugé nécessaire de mettre en hors d’état de nuire tous ceux qui, de près ou de loin, sont impliqués dans cette l’affaire. C’est ainsi que le commanditaire du contrecoup ; le Colonel Abidine Guindo, a été arrêté.

Les hommes politiques, complices dans l’affaire, contribuent à planifier toute stratégie de nature à compromettre l’armée malienne, notamment l’ex-junte. Par ailleurs, les épouses de ces Bérets rouges sont instrumentalisées pour mener une révolution afin d’obtenir la liberté de leurs maris. Et si les Bérets rouges avaient pris le dessus sur les Bérets verts ? En fait, l’intention des Bérets rouges était de tuer les Bérets verts et s’emparer du pouvoir pour le retransmettre à leurs complices. Donc, il est bien naïf celui qui jette l’eau du bain avec le bébé. D’ailleurs, personne n’a intérêt à alimenter un règlement de comptes entre les militaires de l’armée, une armée qui est déjà fragilisée. De grâce, évitons à notre pays les scenarii qui se passent actuellement dans des pays voisins. Aujourd’hui, l’essentiel pour les Maliens, c’est la reconquête du Nord du Mali et la réussite des prochaines élections générales.

Oumar Diakité

Le Combat du 9 Août 2012