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Interpellés le 10 juillet dernier à l’Aéroport de Bamako, les 49 militaires ivoiriens ont été mis sous mandat de dépôt par la justice en début de semaine. Cependant cette affaire est mise à profit par certains qui tentent d’attiser la haine et la division entre les populations du Mali et de la Côté d’Ivoire. Des influenceurs, activistes et autres «vidéomans» enflamment les réseaux sociaux.

Conformément à leur responsabilité publique, le rôle des médias professionnels est de servir de médiateur en optant pour l’apaisement. Dans cette optique, le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Harouna Mamadou Toureh, a rencontré hier, à son département, les responsables de la presse et les communicateurs traditionnels. Il les a ainsi exhortés à un traitement professionnel de cette affaire pour éviter des dérapages.

À l’entame de ses propos, le ministre Toureh a rappelé que le Mali est un peuple ouvert, un peuple d’esprit, un peuple de grandeur et d’intelligence, un peuple de fraternité, de paix et de solidarité. Selon lui, le Mali et la Côte d’Ivoire partagent beaucoup de points communs. À cet égard, a-t-il insisté, tout comportement ou propos pouvant créer des «malentendus entre les deux pays» doivent être évités. Pour le ministre Toureh, il n’y a point de place pour la haine, la division, les incompréhensions et les malentendus entre peuples africains.

Il a invité les hommes des médias à faire émerger des propos de paix, de fraternité, d’amitié et de courtoisie pour couper court aux propos belliqueux. Le ministre en charge de la Communication s’est dit convaincu que les tenants de thèses divisionnistes sont manipulés et ignorent l’histoire des deux pays. Tout en félicitant les médias pour le travail déjà abattu allant dans le sens de l’apaisement, Harouna Mamadou Toureh a invité les uns et les autres à intensifier les campagnes d’apaisement et de rassemblement. Le président de la Maison de la presse, au nom des responsables de médias, a salué l’initiative des autorités de la Transition. Bandiougou Danté a invité les journalistes à une lecture objective et sage de cette affaire.

Avant de louer le professionnalisme de ses confrères. Invitant ses confrères à réfléchir pour éviter que le pays sombre dans le chaos, Bandiougou Danté a ajouté qu’il est attendu de la presse d’opposer le bien au mal, l’objectivité à la subjectivité et de faire en sorte que les uns et les autres comprennent que «nous respectons nos hautes autorités». Le président du Réseau des communicateurs traditionnels, Amadou Dagamaissa, a rassuré que ces tensions vont passer et que «les deux pays resteront toujours les mêmes». Il a assuré de l’engagement de son organisation à œuvrer pour l’apaisement.

Par Anne Marie KEITA

SOURCE : ESSOR