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C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue le mercredi 24 septembre 2008 à la Maison de la presse. Nous vous proposons la déclaration de notre confrère qui le met au dessus de tous les soupçons.
Permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour cet élan de solidarité que vous m’avez témoigné et que vous continuer de me témoigner depuis l’éclatement de cette affaire. Cela m’a beaucoup réconforté.

J’ai décidé de m’expliquer avec vous ce matin sur cette affaire rocambolesque. Elle est très grave. C’est par devoir de loyauté vis-à-vis de notre profession, mais aussi vis-à-vis des Maliens qui m’écoutent, de mes camarades de lutte ici présents, de mes collaborateurs de radio Kayira, de ma famille, de mes enfants.
En arrivant ici devant vous, je n’ai qu’une seule arme : la vérité, une seule certitude , que tôt au tard les auteurs de cette forfaiture seront démasqués.

Et j’aime cette citation du philosophe allemand Goethe qui a dit «qu’il restera toujours à chacun assez de force pour accomplir ce dont on n’est convaincu». Moi je suis convaincu qu’en portant témoignage de ce qui m’est arrivé, qu’on donnant ma version des faits, il y’aura suffisamment de Maliens qui vont exiger que toute la lumière soit faite sur cette affaire. De quoi s’agit-il ?

Le vendredi 11 Juillet 2008 aux environs de 17 heures 30 mn, une connaissance du nom de Mamoudou Touré qui se dit commerçant est venu me voir à la radio Kayira.

Il m’a informé qu’un de ses partenaires d’affaires d’origine indienne nommé Aziz Arambathickal qui serait par ailleurs Président de la Chambre de Commerce Indo Malgache, a été escroqué par des individus à hauteur de plus de 14.800.000Cfa (Quatorze millions huit cent mille francs Cfa). Son partenaire d’affaires lui a exhibé la photocopie du passeport censé appartenir à un certain Abdoulaye Sissoko. Ayant vu ma photo, qui ne correspondait pas à mon nom, ni à ma filiation, et me connaissant pour avoir été un promotionnaire d’école et ressortissant de la même ville (Keniéba), il a décidé de venir m’informer de la situation.

Il m’exhiba la photocopie de mon passeport et m’informa que le nommé Azeez Arambathickal se trouvait à l’hôtel Nyuma Belleza à Bamako Coura. Accompagné du Coordinateur du Réseau de Communication Kayira Mahamadou Diarra, nous nous rendîmes à l’Hôtel pour y rencontrer Azeez Arambathickal. Muni de la photocopie du Passeport, Mamoudou Touré lui demanda s’il me connaissait. Il répondit qu’il ne m’a jamais rencontré et que je n’étais pas le nommé Abdoulaye Sissoko qui faisait l’intermédiaire entre lui et un certain Alpha Koné.

L’Indien nous raconta dans le menu détail ce qui lui est arrivé : il avait conclu avec des vendeurs d’or une transaction qui portait sur 5 Kg d’or. Il fit une première avance de 35.000 dollars US remis à main propre à Abdoulaye Sissoko, puis une seconde avance de 5000 dollars US envoyés par Western Union au nommé Alpha Koné lorsqu’il se trouvait à Dubaï. Au cours de la transaction, des policiers étaient présents.

C’est à son retour de Dubaï qu’il a tenté de rentrer en contact avec les escrocs qui ont disparu sans laisser de trace. Néanmoins il avait la photocopie du passeport, des numéros de téléphone par lesquels il était en contact avec eux et surtout il les connaissait physiquement. Les escrocs l’avaient fait promener nuitamment à travers la ville de Bamako pour gagner sa confiance et lui ont montré le siège de la Société qu’ils représentaient.

Dans un anglais approximatif, j’ai expliqué que je n’étais pas un homme d’affaires, mais un journaliste de radio. Je lui ai expliqué qu’à part le nom, ainsi que la profession et l’année de naissance, tous les autres renseignements contenus dans le passeport correspondaient au vrai passeport que je détiens et que j’étais tétanisé par ce qui est arrivé.

J’informai aussitôt Mamoudou Touré de ma volonté de mener une enquête sérieuse au niveau des autorités compétentes pour mettre la lumière sur cette affaire d’une extrême gravité. Sur ma demande, j’obtins de lui une copie du document et me rendis au Commissariat du troisième Arrondissement pour faire une déclaration au Commissaire.
Le 14 Juillet 2008, j’ai porté plainte auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de la Commune II du District de Bamako.

C’est dans cette attente que le 11 août 2008 j’ai reçu une convocation du Commissariat du 4ème Arrondissement datée du 06 août 2008, sur plainte de Maître Haidara auprès du Procureur de la république près le Tribunal de Première Instance de la Commune V.

Dans sa plainte, il m’accusa d’escroquerie, puisque ma photo avait été identifiée sur la photocopie du Passeport censé m’appartenir, me signifia ses doutes sur l’efficacité du Commissariat du troisième Arrondissement qui n’avait aucune compétence pour mener des enquêtes sur cette affaire, et où les dossiers se sont volatilisés, que son client Azeez Arambathickal avait été escroqué à l’Hôtel Olympe, (derrière le fleuve) que c’est le Commissariat du 4ème Arrondissement qui avait compétence pour enquêter. Maître Haidara m’invita à perdre mes illusions, à ne plus compter sur le 3ème arrondissement où j’aurais de solides amitiés.

Il me demanda de manière péremptoire comment, étant de la Commune I, ma plainte s’est-elle trouvée au niveau du Tribunal de la Commune II ? Et pourquoi je ne suis pas allé au Commissariat du 12ème arrondissement du ressort duquel je dépendais ? Il fut appuyé dans sa démonstration juridique par l’Inspecteur en chef Coumaré lequel avait auparavant soutenu ma complicité dans cette affaire. Il a été aidé au cours de mon premier interrogatoire par le Commissaire Sissoko celui- là qui m’avait convoqué.

Au cours des nombreux va et vient au Commissariat du 4ème Arrondissement, j’ai senti dans quelle ambiance l’Inspecteur Coumaré menait son « enquête ». La mauvaise foi le disputait au cynisme et à l’acharnement. Excédé par cette situation, et désormais acquis à l’idée que l’Inspecteur Coumaré ne voulait pas aller loin dans ces investigations et qu’il avait déjà trouvé son coupable, j’ai décidé de porter l’affaire au niveau du Directeur général de la Police Nationale du Mali, le Contrôleur Général Niamé Kéita.

Dans une correspondance en date du 22 août 2008, je lui relatai l’affaire et lui avoua mes doutes sur la bonne foi de l’Inspecteur Coumaré qui avait délibérément opté pour la stratégie de la diversion, menant une audition approximative de Mamoudou Touré et de moi-même et occultant l’essentiel à savoir :

1
parvenir à démêler les fils de cette affaire rocambolesque

2 retrouver le nommé Abdoulaye Sissoko, Alpha Koné et tout autre co-auteur et ou complice dans cette affaire d’escroquerie.

Pour noyer le poisson, l’Inspecteur Coumaré s’est appuyé sur mes propos antérieurs tenus à Mamoudou Touré concernant un de mes anciens passeports dont j’ai perdu trace au moment du déménagement. En effet, ce passeport date de 1997. Il a été prorogé en 2000 et a expiré en 2003. Sinon :

2
Comment comprendre son acharnement à établir ma culpabilité alors même qu’il n’a pas commencé à enquêter ?

3 Comment peut-il demander à l’un des témoins de cette affaire Mamoudou Touré en l’occurrence, et en ma présence, d’aller faire une mission de reconnaissance à Faladié où est supposé se trouver le nommé Alpha Koné en prélude à une descente matinale de ses agents alors qu’il me soupçonne déjà d’être complice dans cette affaire?

4 Comment peut-il dire à l’avocat de l’Indien, Maître Haidara, et en ma présence, qu’il est entrain de vérifier l’identité d’un des coupables à Western Union à qui son client aurait versé 5000 dollars Us alors que je suis fortement soupçonné ?


La réponse de la Direction Générale de la Police Nationale du Mali fut prompte

Le 26 août 2008 à l’issue d’un échange avec les responsables de l’Inspection Générale, notamment le Contrôleur général Sibiri Yefia Koné et son supérieur auxquels j’ai relaté l’affaire, une rencontre d’explication fut convoquée entre l’Inspecteur Coumaré, le témoin à charge Mamoutou Touré, l’avocat de Azeez Arambachickal, Maître Haidara et moi le 27 août 2008. Seul l’Inspecteur Coumaré a répondu à l’appel.

Après beaucoup d’explications, il a été établi par les responsables de l’Inspection Générale et devant l’Inspecteur Coumaré que je suis une victime et qu’en raison du caractère très flou de la plainte de l’avocat (qui présentait visiblement des fissures dans la reconstitution) et en l’absence de Azeez Arambachickal, ils ont instruit à l’Inspecteur de sursoire à l’enquête jusqu’à son retour le mois prochain. Des excuses m’ont été présentées par les responsables de la Direction Générale de la Police qui m’ont invité sur le champ à serrer la main de l’Inspecteur et à clore l’incident.

En attendant, le Procureur près le tribunal de Première Instance de la Commune VI sera informé par leurs soins et assurance m’a été donnée que de meilleures dispositions seront prises pour relancer l’enquête. Ils m’ont indiqué que mon passeport (que j’avais donné aux enquêteurs du 3ème Arrondissement) pour des besoins d’enquête me sera restitué dès que les procédures administratives seront épuisées. Mais pour des raisons de sécurité, ils m’ont suggéré de prendre un nouveau passeport. Ce que j’ai fait.

Le 16 septembre 2008, je reçois un appel téléphonique du juge d’instruction de la Commune V, Kokè Coulibaly, m’invitant à me présenter à son bureau le lendemain matin. Arrivé sur place, il m’informa des raisons de ma convocation.

Après mon audition, me signala que je suis au stade de ma première comparution, qu’à cette phase il ne prend pas pour argent comptant la plainte de l’avocat contre moi pour escroquerie, ni mes propos, ni celui du témoin Mamoutou Touré. Mais qu’en raison de certains pouvoirs que la loi lui confère, il a décidé de me priver de ma liberté et de m’inculper pour escroquerie, qu’il y’a un élément dans le dossier qui me compromet
: Mon passeport. J’ai été conduit à la Maison Central d’Arrêt de Bamako Coura.

Parmi les qualités intrinsèques que doit avoir un juge d’instruction il y a la compétence, l’intelligence de la situation, l’expérience, les qualités humaines et surtout une épaisseur éthique.

Malheureusement, le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de la Commune V du District de Bamako, Kokè Coulibaly, n’a ni la compétence, ni l’intelligence de la situation, ni l’expérience, ni les qualités humaines. Et mieux il n’a pas cette épaisseur éthique pour assumer une fonction aussi importante que celle d’un juge d’instruction. Son état de service en offre la parfaite illustration. Comme un tirailleur en état d’ébriété, il tire sur tout ce qui bouge, met en prison d’honorables citoyens.

Chers confrères voilà les faits. Les quelques heures de détention arbitraire dont j’ai été victime ont été ressenties comme une offense à notre profession. Je suis convaincu que les manœuvres dilatoires du juge Kokè Coulibaly, de l’Inspecteur Coumaré du 4ème arrondissement, de l’avocat Maitre Haidara et du Procureur du Tribunal de la Commune V ne pourront jamais venir à bout de ma détermination et de votre soutien. Il est clair que cette atteinte à mon honneur et à ma réputation ne restera pas sans suite.


02 Octobre 2008