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Selon nos sources, Daouda Yattara dit «Sitanè», présumé coupable du meurtre de Kassim Camara dit «Kassim Dafara» le 30 Mars 2005 et de la disparition du Guinéen Mory Magassouba dit «Blakoroba» à la veille de la CAN 2004 tenue en Tunisie aurait eu un non- lieu pour la disparition du Guinéen.

Cela veut dire que les charges qui pèsent sur «Sitanè» ont été allégées; seul le meurtre de Kassim Camara a été retenu contre lui.

Les 7 autres personnes détenues, accusées de complicité avec Sitanè croulent toujours à la prison centrale de Bamako-Coura (pour les civils) et au Camp I de la Gendarmerie pour les deux militaires.

LE SORT DES MILITAIRES PREOCCUPE

Sur instruction du procureur Sangho du tribunal de la Commune IV du District de Bamako et du juge d’instruction en charge du dossier Daouda Yattara dit Sitanè, M. Sissoko, en plus de 7 civils arrêtés, deux autres porteurs d’uniformes ont été mis sous les verrous le 26 mai 2005.

Plus de cinq mois après leur arrestation, les deux militaires sont toujours privés de leur liberté. Il s’agit du photogénique caporal de la Garde nationale N’Tji Togola et du Caporal Moussa Keïta de la compagnie parachutiste.

Selon nos sources, ces deux militaires risquent d’être radiés des rangs des forces armées et de sécurité si leur détention excède six mois comme le stipule le règlement militaire. Or c’est en fin novembre qu’ils atteindront leur sixième mois en prison.

Pour éviter leur radiation des rangs de nos forces armées et de sécurité, deux possibilités s’imposent : soit il faut les mettre en liberté provisoire comme on vient de le faire pour l’inspecteur de police Ahamed Yattara, le grand-frère de Daouda Yattara; soit on les juge.

RAPPEL DES FAITS

Suite à une interpellation des occupants de « Sitanèbougou », (le domicile de Daouda Yattara en Commune IV du District de Bamako) pour les besoins de l’enquête, le vieux chasseur Kita Balla fut cité par les parents de Mory Magassouba dit Blakoroba comme étant un partisan de Daouda Yattara.

Selon le grand-frère de « Blakoroba » M. Sayon Magassouba, venu de son Siguiri natal en Guinée-Conakry pour porter plainte contre Daouda, Kita Balla aurait intimidé Blakoroba en 2003, quand celui-ci était venu de Siguiri pour régler son compte à « Sitanè » en disant qu »‘il ne peut rien faire à un Malien au Mali et qu’ils allaient même le tuer sans que les autorités maliennes ne réagissent« .

Kita Balla, interrogé sur cette déclaration du grand-frère de Blakoroba le vendredi 6 Mai 2005 au Camp I, a nié en bloc son implication dans cette histoire à quelque niveau que ce soit.

Le lendemain 7, le vieux chasseur répondait de nouveau à l’interpellation des gendarmes; il aurait tenu les mêmes propos que le premier jour de son interpellation.

Vu la tournure des événements, la Brigade de Recherches du Camp I qui avait pourtant remporté des succès notables dans cette affaire a été dessaisie et les dossiers transmis au service d’investigation judiciaire du Camp I spécialisé en la matière.

Le 9 Mai 2005, le caporal de la Garde nationale N’tji Togola est sous les verrous. Il paraît qu’il avait pris des photos en compagnie de « Sitanè », ce qui auraient conduit à son arrestation.

Le 12 Mai 2005, le chasseur de Kangaba connu sous le nom de Kaaba Mamby est incarcéré à son tour au Camp I accusé d’avoir séquestré Mory Magassouba dit Blakoroba depuis Kangaba avant de le livrer à Daouda Yattara à « Sitanèbougou ».

C’est Kaaba Mamby qui aurait ligoté Blakoroba des pieds et des mains à l’aide d’une corde. Le 13 Mai 2005, l’inspecteur de police Ahmed Yattara dit « Chinois » et grand frère de « Sitanè » est reçu au Camp I par le capitaine Amadou Diakité, chef de la Section d’Investigations Judiciaires, suite à la demande de sa mise à disposition adressée au Ministère de Sécurité Intérieure et de la protection civile pour être entendu, par rapport à l’affaire Daouda Yattara, son jeune frère.

Ecroué par la suite après interrogatoire dans une cellule du Camp I, l’inspecteur de police Ahmed Yattara écrit au Directeur général de la Police nationale afin qu' »il s’implique si nécessaire, pour la manifestation de la vérité « car nul ne connaît les vicissitudes d’une enquête et surtout les caprices de certains enquêteurs, s’ils veulent créer des ennuis« .

QUI SONT LES HOMMES ARRETES DANS L’AFFAIRE DAOUDA YATTARA ?

En tout 9 personnes sont aujourd’hui sous les verrous accusées de complicité à des degrés différents avec Daouda Yattara dit « Sitanè » accusé d’un double meurtre : celui de Kassim Camara dit Kassim Dafara, assassiné le 30 Mars 2005 et de l’enlèvement au Mali du Guinéen Mory Magassouba dit Blakoroba en fin 2003 début 2004.

En plus de « Sitanè » lui même, les 9 personnes arrêtées sont : l’inspecteur de Police Ahmed Yattara dit « Chinois », grand-frère de Daouda; le caporal de la Garde nationale N’Tji Togola; le caporal parachutiste Moussa Kéïta. Ces trois personnes, vu leur statut militaire, sont au Camp I de la gendarmerie nationale.

L’étudiant Moussa Georges Dembélé, neveu de Daouda; Kaou Touré, disciple de Daouda; Harouna Dabo, également disciple de « Sitanè »; le féticheur Céan Kéïta, qui a été au courant de cette affaire de remise de Mory Magassouba à Daouda; le tortionnaire Kaaba Mamby et Modibo Kéïta « Van » gendre de Daouda Yattara(Van a marié une des soeurs de Daouda), ces 6 personnes, toutes des civils, plus Daouda lui même sont à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako (M.C.A.).

Le sort de ces 10 personnes est entre les mains du juge d’instruction M. Sissoko et du procureur du tribunal de la Commune IV du District de Bamako. Déjà le principal présumé coupable, le féticheur Daouda Yattara serait sur la voie d’une conversion pour avoir reçu un coran, un tapis de prière, un chapelet…

Daba Balla KEITA

1er novembre 2005.