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Cette 1 ère comparution fait suite à la demande de liberté provisoire déposée par les trois prévenus. Hier matin les parties impliquées dans cette affaire à savoir les parties civiles (le couple Babani Koné – Daganaissa la défense (Chérif Gadiogo, Mama Daffé, Aboubacar Cissé) et le ministère public présentes.

Les partis civiles qui avaient auparavant retiré leur plainte étaient représentées à la barre par leurs conseils Me Boubèye Maïga et Me Ousmane Aldiouma Touré.

Quant aux prévenus, ils étaient encadrés par un collectif d’avocats constitué par Me Hassane Barry; Me Yattassaye, Me Ibrahima Maïga et Me Moustapha Sow.
C’est aussi en présence d’une foule de curieux, d’amis et de parents que les débats se sont déroulés.

Contrairement à ce qu’on attendait, le bras de fer entre les avocats de la partie civile et de la défense n’a pas eu lieu. Ces deux parties étaient apparemment dans la même dynamique : obtenir la liberté conditionnelle des trois détenus.

Quant au banc du ministère public, a indiqué savoir aussi qu’il n’est pas contre le principe de la liberté provisoire. Il tiendra cependant à donner un sérieux avertissement à Chérif Gadiogo et à ses deux complices. Selon lui, la vie en société obéit à certaines règles.

Si, dit-il, Chérif Gadiogo pense qu’il peut recruter des gens pour assurer sa sécurité, il en a parfaitement le droit. Mais ce qui est inacceptable, c’est d’user de cette force pour mener une vendetta.

Or au vu de ce qui s’est passé, Chérif Gadiogo et ses deux complices ont enfreint aux règles de la société.

Après cette réflexion, le ministère public dira que les trois prévenus se sont engagés à ne plus troubler l’ordre public. Par conséquent, ils ne constituent plus de danger pour la société.

C’est pour cette raison que le ministère public ne s’oppose pas à la liberté provisoire des trois prévenus. Mais cependant, ajoutera, le ministère public se réserve le droit de recourir à l’article 154 du code pénal c’est-à-dire que si des circonstances nouvelles ou graves rendent leur détention nécessaire, le ministère public agira.

Ce réquisitoire du ministère public fut salué par une salve d’applaudissements.
Chérif Gadiogo et ses complices menottés C’est donc au moment où tout le monde que la liberté pour Chérif Gadiogo, Mama Daffé et Aboucar Cissé était acquise que le juge de siége, Moumine Dembélé qui présidait cette audience correctionnelle, a surpris l’audience.

D’abord, il a laissé entendre qu’il a besoin de temps pour réfléchir sur les arguments des uns et des autres. C’est ainsi qu’il a mis l’affaire en délibéré pour le 22 mars prochain.

Ensuite, il précisa que tous les citoyens maliens étant égaux devant la loi, il est inacceptable qu’il y ait un traitement à double vitesse pour les prisonniers.

Or, dans l’enceinte du tribunal hier on pouvait constater aisément que certains prisonniers étaient menottés et d’autres comme Gadiogo et ses complices étaient libres de leur mouvement. Il a donc intimé l’ordre aux surveillants de prison soit de menotte tout le monde, soit d’enlever les menottes.

Les surveillants pour de raisons de sécurité ont décidé de passer les menottes aux mains de tous les prisonniers présents dans la salle dont Chérif Gadiogo.

Cette décision du président a été très mal ressentie dans les rangs des parents et amis de Chérif Gadiogo.

Birama Fall – 9 Mars 2005