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C’est un communiqué du ministère de l’Équipement et des Transports qui l’a annoncé durant le week-end dernier : à partir d’aujourd’hui et ce jusqu’au 7 novembre prochain, l’aéroport de Bamako-Sénou connaîtra des perturbations en raison de travaux sur la piste d’envol. Pendant huit jours, le trafic à l’aéroport sera donc sérieusement perturbé.

Une nouvelle qui a fait grimacer des voyageurs déjà fort éprouvés par les conséquences du mouvement de grève à Air France.

Mais en quoi constituent les perturbations annoncées, avons-nous demandé à l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), chargée de piloter l’opération.

La piste d’atterrissage de l’aéroport mesure 2700 mètres de long. Elle est aujourd’hui défectueuse sur une bonne portion du parcours. Ce constat a été fait par le ministre de l’Équipement et des Transports, Ahmed Diane Séméga, qui était récemment en visite sur les lieux.

Le ministre Séméga n’a pas apprécié cette situation. Il a donc donné des instructions pour que des actions urgentes soient engagées pour assurer la sécurité nécessaire à l’aéroport. La porte d’entrée du pays par les airs, sa vitrine.

Oumar Bah, le directeur du contrôle de la sécurité et de la sûreté à l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), explique comment vont se dérouler les travaux.

Les deux premiers jours seront consacrés à la limitation de la longueur de la piste sur 300 mètres. La partie restante de la piste, soit 2400 mètres sera réservée à l’usage d’une certaine catégorie d’avions. Il s’agit d’appareils ne dépassant pas 40 tonnes.

Les deux jours suivants, la piste sera totalement fermée. Ce qui signifie un arrêt du trafic à partir du jeudi 1er novembre à 7 heures du matin, au lendemain vendredi.

Ensuite, l’aéroport sera partiellement ouvert pendant deux jours. Cette période sera consacrée à une limitation de 450 mètres sur la longueur de la piste.

Ainsi, les 2250 mètres restants seront à nouveau réservés aux appareils n’excédant pas les 40 tonnes. Les gros porteurs ne pourront donc pas atterrir sur la piste pendant les 8 jours de travaux, précise le responsable de l’ANAC.

Une nouvelle fermeture interviendra durant les deux derniers jours de travaux. C’est-à-dire du mardi 6 novembre, à 7 heures, au mercredi 7 novembre à la même heure.

Au total, la piste restera donc totalement fermée pendant quatre jours.

Ces travaux qui affecteront les activités de l’aéroport, ont été programmés sur un délai réduit au strict minimum pour limiter les désagréments, indique Oumar Bah, en révélant que le délai initialement prévus était de 25 jours.

Le coût des travaux est estimé à 500 millions Fcfa. Le financement est assuré par l’ASECNA et l’ANAC. Les travaux seront exécutés par l’entreprise chinoise COVEC.


Quelles seront les incidences sur les activités aéroportuaires ?

On imagine déjà qu’elles seront importantes. Mais à l’ANAC, on se dit dans l’incapacité d’établir des estimations.

Oumar Bah explique que la mission confiée à l’agence est uniquement de conduire l’opération d’entretien de la piste. La direction des Aéroports du Mali, les compagnies de voyages et d’autres acteurs du trafic aérien sont, pense-t-il, mieux placé pour faire ces estimations.

Une chose est sûre : les conséquences économiques seront de taille quand l’on connaît l’importance de l’activité aéroportuaire dans l’économie nationale.

Des travaux du même type avaient été effectués il y a deux ans. Mais, ils avaient duré seulement 24 heures. Selon des responsables de l’ANAC, les travaux actuels sont nécessaires. Cela permet d’assurer la sécurité des vols.
Et comme on le dit, on ne peut pas faire d’omelette sans casser d’oeuf.

Mais peut-être aurait-on pu avertir plus longtemps à l’avance pour permettre aux uns et aux autres de prendre leurs précautions et de minimiser les conséquences fâcheuses de l’arrêt.

Une réflexion vient aussi à l’esprit : au regard de l’importance du trafic, une seule piste d’envol n’est-elle pas insuffisante pour un aéroport international comme Bamako-Sénou ?

Le projet d’agrandissement de l’aéroport dans le cadre du Millenium Challenge Account (MCA) est vivement attendu.

C. A. DIA – L’Essor


30 octobre 2007.