Pour un travail d’une journée les usagers sont obligés de faire des tours et pendant des jours dans certaines administrations.
Après les numéros des secrétaires c’est le tour des patrons qui doivent signer un document. Généralement ils sont soit à un enterrement, à un mariage, un baptême ou en train de régler d’autres problèmes sociaux.
Aussi, pour communiquer rapidement votre présence, ou pour que le dossier soit transmis rapidement au patron, aujourd’hui, il est nécessaire “d’intéresser” la personne qui est chargée de le faire.
Faut-il souligner qu’en plus de ces comportements malsains qui sont devenus une loi au niveau de nos administrations, il y a le favoritisme qui prend de l’ampleur au niveau des services comme les hôpitaux, les banques, bref là où on peut faire la queue pour recevoir un service.`
Au niveau des hôpitaux généralement les agents de santé chargés de mettre l’ordre favorisent les uns par rapport aux autres, selon qu’ils soient parents, amis ou selon leur manière de “négocier”. Et les premiers arrivés sont obligés d’attendre puisqu’ils ne sont pas amis d’un agent ou qu’ils n’ont pas “négocié”
Aussi, on constate la même pratique au niveau des banques. Par exemple au niveau de la BHM (Banque de l’habitat du Mali) à l’agence centrale, les vigiles cultivent le favoritisme moyennant des pièces de monnaie (200Fcfa). Comment ?
L’agent chargé de donner des tickets avec des numéros par ordre d’arrivée, garde sur lui certains numéros de tête pour ensuite les vendre aux clients qui viennent en retard qui ne veulent pas faire la queue.
Ce qui fait que ceux qui laissent leurs boulots pour venir tôt à la banque traînent au profit des retardataires. Alors, comment lutter contre cette injustice ?
Il faut reconnaître que cette pratique est encouragée par l’ensemble de la population, car rares sont ceux qui renonceraient volontairement à utiliser une opportunité quelconque pour s’offrir un passe-droit.
Et puis, généralement les personnes qui se plaignent sont des victimes qui n’ont pas eu certainement l’occasion ou qui ne connaissent pas le réseau.
Autrement dit, il est très difficile, sinon utopique, de lutter contre le favoritisme au niveau des administrations sans un changement de mentalité de la population en général.
Sinon, en dehors des personnes âgées et des femmes enceintes, les agents doivent éviter le favoritisme et se souvenir d’un adage connu : « Les retardataires ont toujours tort ». Et chacun doit attendre son tour.
Dado CAMARA
27 juillet 2005