Le 4e congrès ordinaire de l’Adéma/PASJ, qui s’ouvre aujourd’hui, est attendu avec impatience par les militants en particulier et les Maliens en général. Il n’est pas un congrès comme les précédents eu égard au contexte politique, social et économique dans lequel il se tient. C’est d’ailleurs les raisons pour lesquelles ce congrès comporte plusieurs enjeux pour le parti lui-même et le Mali.
L’un des enjeux principaux pour le parti demeure sa cohésion au sortir du congrès. Cela est utile à dire puisque le parti a pour particularité de ne connaître des scissions qu’à l’orée de grands événements. L’autre enjeu est de voir quel responsable (président consensuel) les Adémistes vont porter à la tête de leur parti.
En effet, si Dioncounda Traoré peut prétendre diriger encore la Ruche jusqu’à la prochaine élection présidentielle en 2012, il n’est pas exclu que le poste de président fera l’objet de débats houleux. Il l’est déjà d’ailleurs et les arguments avancés ne sont pas certainement sans effet sur les militants.
Non-tenue régulière des instances du parti, biens du parti hypothéqués, exclusion de l’International socialiste pour non-paiement de cotisation, non-éligibilité à l’aide aux partis politiques… le bilan de gestion du parti par le président Dioncounda Traoré depuis maintenant 8 ans ne fait pas l’hunanimité des militants.
Et il va donc falloir, pour les Abeilles, à ce congrès ordinaire, faire preuve de beaucoup de tact, de maturité et de réalisme pour porter à la tête de leur parti un homme consensuel et fédérateur capable de résoudre les difficultés du parti et les contradictions interpersonnelles.
Le nom d’Ibrahim Ndiaye à la vice-présidence est chuchoté pour succéder à Dionconda, mais il restera bien sûr aux délégués de faire le choix. La présidence de l’Adéma est un enjeu capital, car des qualités de ce leader à rassembler, à être créatif, imaginatif et pragmatique, dépendra la vivacité du parti et sa force à conquérir le pouvoir en 2012 qui reste l’enjeu majeur pour ce congrès.
Denis Koné
24 Octobre 2008
